MMM part en patrouille : essai de l'IMZ-Ural Patrol
par Viktor Wanchena et Sev Pearman
N°71 -- oct/nov 2004

J'ai l'impression d'être un figurant sorti du film "La Grande Evasion". Je roule sur des petites routes boisées en surveillant d'un oeil les collines avoisinantes, m'attendant à tout moment à voir Steve McQueen en débouler en trombe. Quand j'arrive en ville, les "civils" en restent pétrifiés. Je suis sûr qu'ils se demandent si l'armée utilise à nouveau des sidecars ! Bref, je me fais mon cinéma grâce à une robuste machine kaki, l'Oural Patrol.

Le Patrol est ce qu'on appelle une classique moderne. C'est une machine de conception et réalisation classique, mais construite avec des exigences modernes, incluant une sécurité et des aspects pratiques au goût du jour. Produite en Russie dans la ville d'Irbit, en lisière de la Sibérie près des monts Oural, elle descend de la lignée de la BMW R71 Allemande. Il y a plusieurs versions de l'histoire de l'Oural, mais celle dans la ligne droite du parti veut qu'elle soit née en 1939. Les Russes voulaient une moto pour équiper leur infanterie et ont été impressionnés par les robustes motos et sidecars utilisés alors par l'armée Allemande. Par esprit pratique, et pour s'éviter de perdre du temps en recherches et développement, les ingénieurs Russes ont discrètement acquis 5 BMW R71 via des intermédiaires Suédois. Après les avoir transportées en Russie, ils les ont entièrement démontées et ont fidèlement reproduit chaque pièce. Nommés M-72, les premiers exemplaires furent mis en production en 1941. La production militaire commença alors à Moscou. Lors de l'invasion Nazie, les Russes ont craint que l'usine ne soit à portée des bombardiers Allemands et ont décidé de la déménager à Irbit, où toutes les Oural ont été depuis lors produites. L'autre version de l'histoire est que les plans de la R71 ont été donnés à l'URSS dans le
cadre du pacte de non-agression mutuelle. Personnellement je préfère la première version, mais quoi qu'il en soit l'Oural descend bien de la BMW.

L'Oural est produite par IMZ (Irbit Motor Works) et importée aux USA par Irbit Motor Works of America (IMWA). L'usine, seule restante en Russie à faire de la production de masse de motos, est sortie du giron de l'Etat en 1998 suite au rachat par des investisseurs privés, depuis lors l'attention portée aux évolutions et à la qualité a fait un bond en avant. Le Patrol est l'un des six modèles attelés proposés par IMWA. A une exception près, ils sont tous basés en gros sur le même châssis et le même moteur. Le Tourist est le modèle de base, ce best-seller tire les ventes de toute la gamme. Ensuite il y a le Troïka, qui propose des équipements plus luxueux et une fourche conventionnelle. Il y a le Rétro pour ceux qui recherchent un look encore plus "ancienne". Il a une sorte de cadre plongeant un peu plus allongé et joue à fond l'héritage Allemand. Ensuite il y a les modèles Patrol et Gear-Up. En gros les mêmes machines à ceci près que si le Patrol ressemble à une moto militaire, le Gear-Up est une moto militaire. Toutes les deux ont le dispositif deux roues motrices, mais le Gear-Up a des petits plus tels une peinture camouflage intégral, disponible en versions forêt ou désert, une pelle fixée sur le panier et un point de montage pour mitrailleuse sur le nez du side.

Le concept général de l'Oural, et particulièrement du Patrol, est simple mais efficace. Il n'y a pas grand-chose dans le genre gadget high-tech, à bord du Patrol. Pratiquement toute la moto peut être réparée ou réglée au bord de la route avec la trousse à outils fournie. En accord avec son esprit militaire, le Patrol peut être entretenu n'importe où par quiconque a
yant quelques bases mécaniques. On ne trouve pas beaucoup de plastiques sur l'Oural. La plupart des pièces sont en acier ou en aluminium, ce qui contribue à l'impression de robustesse et solidité qu'il donne.

La base du Patrol est la plateforme Oural bien connue et éprouvée. Le châssis de la moto et du sidecar est largement dimensionné et réalisé en tube d'acier épais. Pas de treillis alvéolé en alliage léger, que du bon acier. C'est l'une des grandes qualités de l'Oural. Conçu dès le départ comme un attelage, il ne présente pas les points faibles couramment rencontrés sur des solos attelées. Lorsqu'on évoque le cadre robuste, cela signifie que tout l'attelage semble solidement assemblé. La direction est assurée par une fourche à balancier, ou Earles, elle s'avère sur le Patrol parfaitement adaptée à l'usage sidecar. Plus solide qu'une fourche conventionnelle, elle présente aussi une chasse très réduite qui rend la direction beaucoup plus légère. La suspension est bonne, avec des combinés suspension hélicoïdale/amortisseurs qu'on trouve à chaque bout de la machine. Les cinq amortos, deux à l'avant, deux à l'arrière et un côté panier, sont identiques. Ils disposent d'un ajustement de la pré-charge à deux positions.

Le moteur est la dernière version du propulseur 750cm3. Il a reçu un certain nombre d'améliorations durant les deux dernières années. L'évolution principale est dans l'adoption de soupapes plus grandes, qui permet au moteur de délivrer 40 chevaux contre les 36 du premier 750. On ressent bien la pêche supplémentaire, le Patrol croise aisément à 95 km/h avec encore de la marge à la poignée des gaz. Le boxer a aussi reçu un allumage électronique revu, et un très attendu alternateur Nippon-Denso : il semble que les générateurs Russes en 35A n'avaient pas de brillants états de service ! Outre améliorer la fiabilité, l'adoption de l'alternateur Denso montre la volonté du constructeur de chercher des composants de haute qualité en dehors du pays d'origine. Le Patrol fonctionne parfaitement une fois passée la période au démarrage où il est un peu mal à l'aise à froid. Après avoir utilisé l'Oural un bout de temps, j'ai pris l'habitude pour éviter toute frustration de me préparer pendant ce long temps de chauffe, dû au dispositif anti-pollution aux normes EPA.

La puissance est transmise à l'arrière via une boîte non synchronisée à 4 rapports. L'absence de synchro signifie qu'il n'est pas question de passer les rapports à la volée, plein gaz et sans débrayer, mais plutôt que les changements de vitesses auxquels le conducteur s'appliquera seront accompagnés de solides "clonks !", et qu'il faudra accorder le régime moteur avec la vitesse pour que ça passe sans heurt. Les boîtes neuves Oural sont habituellement dures mais s'adoucissent très bien avec le temps et les kilomètres. L'Oural offre une véritable rareté dans le monde de la moto, une vraie marche arrière. C'est très plaisant et vous tirera de bien des situations scabreuses, d'une bascule du levier. L'Oural est la moto la plus rapide que j'aie jamais conduite, en marche arrière. J'aime bien défier les pilotes de sportives sur un départ arrêté, en marche arrière pour égaliser les chances ! L'embrayage à sec est à double disque, et commandé par câble. La puissance est transmise par un très chouette arbre à l'air libre, gaffe aux doigts les enfants, avec un bête mais efficace amortisseur de couple en caoutchouc pour limiter les transmissions d'à-coups. La transmission finale est un classique couple conique.

La grosse particularité du Patrol est d'être le seul sidecar actuellement produit avec deux roues motrices. Cela le rend étonnamment bien adapté aux mauvaises routes et aux conditions glissantes. La neige, la boue et le verglas ne sont que des jeux d'enfants lorsqu'on les aborde avec ce véhicule, sorte d'aboutissement de la moto utilitaire. La puissance est transmise à la roue du side via un arbre partant du moyeu de transmission arrière. Le mode deux roues motrices s'enclenche avec un simple levier logé sur le côté droit de la moto. Contrairement à certains systèmes vus précédemment incluant un différentiel dans cette transmission, le Patrol est un vrai deux roues motrices. Dans ce mode, les deux roues sont verrouillées ensemble. C'est déconseillé sur route, car tourner devient très difficile, et génère d'énormes contraintes sur la transmission. Hors bitume ou sur chaussée glissante, ce mode à deux roues motrices fait toute la différence. Lors d'une ballade un après-midi
sous des trombes d'eau, j'ai rencontré plusieurs pentes raides dans les champs, que je n'arrivais pas à passer avec la seule roue arrière motrice. Après avoir enclenché la seconde roue motrice je les ai montées sans peine. Le Patrol brille vraiment à l'usage sur les plus petites routes, et peut être une excellente alternative à un 4x4. J'ai essayé quelques petits chemins et j'ai été très satisfait du résultat, et j'étais équipé des pneus route d'origine. Avec des pneus à tétines homologués, peu de choses seraient à même de ralentir le Patrol. Son seul handicap en tous-terrains vient des longs silencieux placés bas, sur lesquels on peut aller jusqu'à se poser dans la neige ou la boue profonde. A part ça la garde au sol est fantastique. Ne vous laissez pas abuser par son absence de toute sophistication moderne, le Patrol est parfait pour la chasse ou autres activités de plein air. Roulez au jugé vers les canards, avec votre chien d'arrêt dans le panier et vos leurres dans le coffre. Aucun besoin de s'arrêter au bout du chemin pour décharger comme avec un 4x4, continuez tout bonnement à travers bois.

Les commodos du Patrol sont d'origine italienne et fonctionnent parfaitement. Le guidon est un classique tube de 25mm légèrement cintré, simple et fonctionnel. Le compteur de vitesse dispose d'une graduation en miles, mais les totalisateurs sont restés en kilomètres, ce qui oblige à une conversion mentale. Voilà qui peut vraiment gêner ceux qui sont fâchés avec le système métrique. Le compteur est entouré des habituels témoins de base. Le passager est bien soigné, non seulement le side a son bras suspendu, mais en plus il repose sur des caoutchoucs alvéolés. Après avoir voyagé dans le baquet un certain nombre de fois, je peux témoigner que c'est plutôt amusant et très confortable, même pour ma carcasse de 2m. Derrière le passager il y a un grand coffre suffisamment spacieux pour engloutir une montagne de bagages ou plusieurs sacs de supermarché.

Le Patrol est le quatrième modèle Oural que j'ai essayé. Je continue à les apprécier autant que la première fois où j'en ai enfourché un. L'Oural est, sans aucun doute, une valeur sûre dans le monde du sidecar. Ceux qui cherchent un attelage ne seront pas déçus avec les Ourals. Ils forment une classe à part. Je me suis fait sonner les cloches, certains lecteurs se sont plaints que je suis trop gentil dans mes articles, que toutes celles que j'essaie me plaisent et que je ne leur trouve que quelques défauts mineurs. Ce n'est tout de même pas un crime que d'aimer des motos très diverses ... elles
ont toutes leur charme, et avec le choix qu'il y a aujourd'hui on est comme des gosses devant des friandises. Je dois reconnaître que j'étais sceptique lors de mon premier essai d'un Oural attelé en 2003 (MMM n° 56). Je me disais que ça serait lent, que les sidecars sont anachroniques, qu'ils ne soutiendraient pas la comparaison avec une bonne moto de route, etc... A l'issue de cet essai, j'avais pris conscience de toutes les possibilités qu'offre la possession d'un sidecar : rouler toute l'année, les longs voyages en camping avec autant de bagages qu'un Bédouin, et assez de place pour tout emmener au boulot (j'ai un second job qui m'impose de trimballer beaucoup de matériel).

Ensuite, il y a eu cette virée estivale avec la "Poubelle Métallique" de Lee Bruns (voire l'article en page 11). Si vous pensez que voyager avec deux autres motards et leurs motos peut être sympa, essayez donc avec deux de plus sur le même véhicule. L'équipe MMM et des essayeurs volontaires ont accumulé des milliers de kilomètres avec le side de Lee, basé sur une CB 650 mais passablement modifiée ; allant jusqu'à gagner dans sa catégorie le challenge sur 1600km des motos bizarres. Une fois passé l'apprentissage initial, réputé difficile, et qu'on peut donc profiter du trajet sans appréhension, les sidecars deviennent vraiment marrants à conduire. Aux beaux jours vos potes à deux roues vous taquineront volontiers, genre "essaye d'arriver au restau avant qu'on en soit parti !" ou "eh, est-ce que je peux te confier ma combarde de pluie, mes gants de rechange, et ma collec de télescopes ?" Mais lorsqu'ils rendront la main pour une petite pluie ou des gravillons, vous n'aurez qu'à doser les gaz pour les doubler en glisse des trois roues ! Qui disait quoi au sujet des vieux sidecars asthmatiques ? Hé hé hé !

Le plus gros avantage est de pouvoir trimballer des choses, vraiment plein de choses. Juste pour voir, j'ai ressorti tout ce que j'avais emporté sur ma GT-sportive lors d'un récent voyage de 8 jours vers Idaho. J'avais rempli mes deux sacoches rigides, ma sacoche de réservoir et un top-case Givi de 46l avec des vêtements, du matériel, des bouteilles d'eau, etc... J'ai ensuite transféré tout ça sur le Patrol, j'ai pu tout fourrer dans le coffre à l'arrière du panier. Je n'ai même pas eu besoin d'en mettre à la place passager ! Cette capacité de chargement m'a donné l'idée de caler un jerrican de carburant de 40 litres dans
le coffre, de remplir le Patrol avec des provisions et de partir faire le tour de la baie d'Hudson. Tchao les rigolos, je reviens dans six semaines !

A mon avis, tout attelage devrait être équipé d'une fourche à balancier, ou Earles. Les fourches télescopiques conventionnelles ne sont pas aussi rigides qu'une à balancier, et sont plus lourdes à orienter avec leur chasse plus importante. La seule question qu'il reste à régler est de choisir entre une seule roue motrice (modèle Tourist), plus simple et moins cher, ou la motricité meilleure du Patrol (ou Gear Up) au prix d'un entretien un peu plus contraignant et d'un coût d'achat plus élevé.

Oural continue à exporter en quantité vers le marché américain, plutôt exigeant. La génération actuelle du moteur 750 cm3 bénéficie de Keihins CVK qui remplacent avec bonheur les carbus de l'époque soviétique. Les composants électriques aussi ont été remis au niveau. Une plus grosse batterie a été implantée sur le Patrol. Le générateur électrique d'époque stalinienne a laissé place à un alternateur Nippon Denso de 300W. Oui, les bougies répondent présent. L'Oural utilise désormais un allumage électronique de cinquième génération, plus compact et annoncé encore plus fiable. Le guidon, les leviers et commodos sont italiens, et sont au niveau des équipements de n'importe quelle moto européenne. Le phare est à halogène, en 12V. Encore mieux, le tambour avant a cédé la place à un disque flambant neuf, pincé par un étrier Brembo digne d'un camion.

La boîte à quatre vitesses du Patrol reste un point noir. Les passages de rapports sont secs et craquent systématiquement. Ce n'est pas une mauvaise transmission, mais elle montre à quel point les boîtes actuelles des motos de route sont évoluées. L'étagement des rapports est amplement suffisant pour lancer le Patrol, son chargement et son équipage ; et
soutenir en croisière un confortable 90km/h. A vide et seul, on peut tenir 95km/h sur voie rapide. Comme tous les Oural, la boîte du Patrol inclut une vraie marche arrière, capable de remonter aisément une pente même side chargé. Une bête assistance au recul avec le démarreur inversé ne suffit pas, camarade ! La marche arrière s'enclenche aisément avec un levier de commande logé près de votre botte droite. Il suffit de passer au point mort du pied gauche, basculer le levier, la marche arrière s'engage et il n'y a plus qu'à embrayer. La transmission enclenchable à la roue du side est particulière au Patrol (et à son cousin Gear Up, drôle de nom !). Il y a un second levier de commande sur la transmission secondaire. Le mode deux roues motrice s'engage à l'arrêt, au point mort en basculant le levier. Passez la première et vous passez désormais la puissance sur deux roues. Lors des manœuvres pour engager ou désengager la seconde roue motrice, on a en général dû déplacer l'attelage sur quelques dizaines de centimètres jusqu'à ce que les couples s'engrènent bien. Difficile de dire si ça disparaîtra à l'usage, ou si ça fait partie du caractère du Patrol.

J'ai emmené le Patrol sur l'un de nos terrains d'essai, pour tester le mode deux roues motrices, et je n'ai pas été déçu. Le moteur 750 a suffisamment de puissance pour faire voler le gravier derrière les deux roues. Je me suis bien amusé à tirer droit vers le haut de bosses raides, décoller au sommet et retomber avec un joli son mat. Les croisements de ponts marqués n'ont pas perturbé le châssis. Il y a suffisamment de débattement de suspension pour encaisser tout ce que vous lui balancerez sous les roues. J'ai aussi essayé les techniques de virages en tous terrains, telles qu'expliquées dans "Conduire un Attelage" (voir p.19). Une fois acquise la technique pour passer en dérive des trois roues sur terrain instable, vous pourriez ne jamais vouloir revenir sur deux roues. Le top était de réussir à décoller des trois roues en passant des petits replats. Le Patrol se pose, absorbe le choc et en redemande. Dans ma tête, j'étais tout à la fois Steve McQueen, un Rat du Désert, et un Afrika Korps. Pas besoin de jeux de rôles guerriers !

Après cette première escapade, je ne pouvais plus me passer des deux roues motrices. Sous la pluie, j'ai essayé ce que ça donnait pendant quelques minutes, et finalement j'ai décidé de rentrer comme ça jusque chez moi. Sur chaussée mouillée, en deux roues motrices, l'attelage tire à gauche. Il m'a fallu un effort significatif pour le maintenir en ligne droite. Trois kilomètres plus loin, je me suis arrêté, j'ai passé le point mort, et le levier a facilement désengagé la seconde roue motrice. Je l'ai manipulé plusieurs fois, j'ai passé la marche arrière, j'ai roulé encore un peu et le mécanisme de sélection des deux roues motrices s'est avéré fonctionner désormais sans aucun problème. A MMM, on se demande si un petit copeau n'était pas la cause de nos soucis, il aurait fini par s'évacuer.

Le Patrol est joliment peint en vert olive brillant, qu'Oural nomme Vert Militaire. Alors que son brillant cousin le Tourist est tout en chromes et alu poli, le Patrol est plus discret. La plupart des surfaces brillantes sur le Tourist sont vernies de noir sur le Patrol, ne laissant en aspect poli que les caches culbuteurs et quelques autres endroits. L'effet général est plutôt sévère mais pas trop impressionnant. Le Patrol est livré avec deux sièges individuels en caoutchouc, genre selles de tracteur. C'est à 100% une concession au look, ils sont tout simplement merdiques. Pour leur suspension, les selles reposent sur un bloc de caoutchouc fixé au cadre par trois écrous. En roulant, toute la selle se tortillait et basculait. De plus, mon bas du dos frottait contre l'avant du siège arrière. Et le pire est que la forme et la surface caoutchoutée gênent beaucoup les déplacements du corps vers l'intérieur des virages. La position des sièges n'est pas réglable par rapport au cadre, même s'il y a un réglage du point d'appui qui permet de faire varier l'élasticité. Si ce n'était que moi, je les virerais pour monter une selle double, ou je chercherais un artisan pour refaire la selle conducteur, éventuellement en remplaçant la selle passager par le porte-bagages qui peut se monter en option sur le garde-boue arrière.

Selon le kilométrage que vous effectuez, l'autre défaut du Patrol est son autonomie. En une roue motrice et en solo, en roulant tranquillement, on fait environ 200km avant réserve. Environ 7,8 litres aux 100, avec une autonomie maximale de 240km avec le réservoir d'origine de 19 litres. Certes, le Patrol est livré avec un "récipient métallique" accroché sur le côté du side par une bonne fixation, mais ce n'est pas officiellement un jerrican. On a estimé qu'Oural devrait vendre quelques 38.000 de ces accessoires avant de rentabiliser les frais d'homologation DOT ! L'importateur contourne la difficulté en apposant un autocollant "Ne pas utiliser pour eau ou carburant" sur le jerrican. Clin d’œil !


Si vous habitez une grande ville ou sa banlieue, MMM est d'avis que l'avantage du potentiel de motricité d'une seconde roue motrice est contre-balancé par l'inconvénient d'un centre de gravité un peu plus haut. C'est ballot de risquer de se mettre sur le toit. Si vous vivez dans un coin perdu, si vous êtes chasseur ou pêcheur, ou si vous voulez un véhicule tous terrains cool et que rien n'arrête, alors le Patrol est votre Oural.

Remerciements à St. Croix Harley-Davidson à New Richmond, à WI pour leur aide dans cet essai. St Croix H-D est un concessionnaire officiel Oural.

Da :
- encore plus d'améliorations sur le bloc 750 cm3
- la seconde roue motrice enclenchable permet de passer partout
- la couleur kaki virile 
Niet :
- l'autonomie aurait gagné à être deux fois plus grande
- l'option deux roues motrices augmente le coût d'utilisation
- les sièges merdiques en caoutchouc

L'avis de Madame : "je croyais que l'Oural était noir ?"

La concurrence : Oural Tourist, Oural Rétro, Oural Troïka, Oural GearUp. Les Oural restent une espèce à part !

M.M.M.
 Article original paru dans l'édition Octobre/Novembre du Mensuel Moto du Minnesota. Texte et photos d'illustration : sur http://www.motorbyte.com

Copyrights Motorbyte.com et M.M.M.


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