A.G. de l'Amicale Dniepr & Oural de France à Carentoir

Le Morbihan nous appelle en ce week-end de début octobre, qui s'annonce beau sur toute la France hormis une pertubation scotchée sur la Bretagne. Bah, on verra bien : je graisse abondamment mes bottes et mon Belstaff. Carentoir se situe approximativement entre Rennes et Vannes, sous la forêt de Brocéliande. Va pour rendre visite à Morgane et Lancelot ...

La pluie commence dès Chartres, le vendredi de mon départ. Je ne prends pas de risques, de suite j'enfile sur-veste, sur-pantalon, sur-bottes. Une heure après, j'enfile les bottes en caoutchouc que j'ai eu la bonne idée de loger dans le panier : les sur-bottes ne suffiront pas. Au Mans, apparition en ville d'une résonnance inhabituelle quand je passe la 3 et plus encore la 4, une particularité sonore un peu similaire à celle d'une boîte automobile en marche arrière, avec par moment des vibrations perceptibles via la selle. Aïe ! Je m'arrête à deux reprises, contrôles divers, je ne trouve rien d'anormal, le symptôme disparait une fois la route reprise en vitesse de croisière stable. Rendu en fin de journée entre Laval et Vitré, j'en ai trop marre de rouler sous la pluie, je plante ma canadienne dans un petit bois peinard. Il pleut dans mes raviolis qui réchauffent sur le camping-gaz, il y a de l'eau qui a dégouliné dans ma tente quand je m'y suis installé, en fait l'humidité est omni-présente. Dodo avec les gouttes qui tambourinent toute la nuit ...

Au matin, je range tout sous la pluie, même pas envie de me faire un petit-déj dans ces conditions. La bonne nouvelle, c'est que l'Oural démarre fidèlement au premier coup de kick, et tourne toujours sans aucun hoquet malgré l'humidité pénétrante. Pas de bruit ni vibration, et j'arrive à Carentoir à temps pour me joindre au départ de la ballade, après avoir re-planté ma tente sous la pluie qui perdure ! Mon passager pour la ballade, Laurent (Lolo le bûcheron, trésorier de l'Amicale), me demande si le bruit de ma boîte est bien normal. Si, si elle a toujours été aussi bruyante ... je le rassure mais j'espère que ce n'est pas moi qui me suis insidieusement habitué au bruit, l'incident au Mans me soucie tout de même encore.

Patrick, prévoyant, a équipé son attelage BM série K pour la circonstance : voir la photo ci-dessus. Michel (dit Michelovitch, dit "bourriche") porte le fameux T-shirt : "en Bretagne, il ne pleut que sur les cons !" Nous voilà donc dans les meilleures dispositions intellectuelles pour profiter de cette visite du pays de Brocéliande.



Des photos de la ballade sont proposées ici.

La pluie s'est enfin interrompue au soir et pour la nuit, ce qui me vaudra de dormir un peu plus au sec, ranger et partir dans de bonnes conditions le dimanche matin, avec une paire de gants de rechange restés abrités dans le coffre et sans les sur-couches étanches peu agréables. Cinq kilomètres suffisent pour me rendre compte d'un problème : un léger claquement répétitif lorsque je pousse le guidon vers la gauche : clac-clac-clac ... Je m'arrête sur un parking de supermarché, à Guer. Contrôle des jeux, la roue avant branle lorsque je la secoue, alors que les autres transmettent fermement les forces au cadre. Tiens, voilà qui pourrait expliquer le bruit et les vibrations au Mans : peut-être le roulement qui commençait à gronder. Pas question de rouler encore plus de 400 km comme ça, mais rattraper le jeu au roulement ne devrait pas être un souci. Je débride l'axe de roue, le débloque, je monte l'Oural sur cric et j'entreprends de sortir l'axe. Surprise, il sort de l'épaisseur de deux doigts,  mais bute ensuite. La pluie réapparait. Je tire aussi fort que je peux sans résultat, puis j'entreprends de chasser l'axe au maillet, ça ne bouge pas d'un millimètre. J'appréhende de frapper plus fort, j'appelle Michel notre organisateur du rassemblement qui me met en relation avec Dan-Dan, amicaliste présent à l'A.G. et agent Oural de son état. Après quelques questions, Daniel me confirme qu'il n'y a pas de piège de démontage particulier, au point où j'en suis l'axe devrait pouvoir sortir : je frappe donc fort cette fois au maillet, et effectivement l'axe rend les armes et sort peu à peu sous les coups. Une fois la roue dégagée : dessérer l'écrou cannelé, serrer le roulement, resserer l'écrou cannelé, remonter l'axe, tester : la roue tourne parfaitement, sans frottement ni bruit ; je resserre l'axe, le bride, et je secoue : cette fois la roue ne branle plus. Je range mes outils mouillés, et avec près de deux heures perdues, je reprends la route sous la pluie, qui durera jusqu'au Mans où  je peux enfin retirer les bottes de caoutchouc.

Je n'aurai aucun autre souci jusqu'à mon arrivée en région parisienne où il fait très beau, 26°C, les gens sont en T-shirt. A la météo du 20h sur TF1, Catherine Laborde parle d'une situation d'été indien sur la France, sauf la Bretagne qui, au cours du week-end, a reçu l'équivalent d'un mois d'octobre entier de précipitations. L'Oural a effectué 937 km sur les trois jours, avec une consommation de 6,8 l/100 km sur le trajet solo, et 7,25 l lors de la ballade à deux. Il m'aura fallu 10h pour rentrer le dimanche, souci technique inclus, maintenant il me faut DORMIR !

Avec un grand merci à Michel et Josette pour l'organisation, et à tous les participants pour la bonne humeur ambiante !


Retour au Chemin des Dames

Fin Novembre, vague de froid sur la France, la neige s'annonce ... Il est temps de retourner dans l'Aisne, à Vauxaillon, à l'invitation de Jean-Phi et Sylvie.

Se vêtir demande un peu de technique : rester en tenue légère pour préparer la machine ; une fois celle-ci chargée et démarrée on empile les couches chaudes mais pas toutes : je garde de côté dans le sidecar ma grosse veste polaire et mon sur-pantalon d'hiver. Ce n'est qu'après avoir roulé une vingtaine de minutes, lorsqu'il commence à faire un peu froid, que je m'arrête en bord de route pour enfiler la couche supplémentaire. Le but de cette manip : éviter de transpirer au départ, ce qui assurerait de greloter tout le trajet. Ces précautions ne sont pas superflues : durant la seconde guerre mondiale, les motocyclistes Allemands ont fini par avoir interdiction de démarrer eux-mêmes leur machine durant l'hiver Russe : ceux qui le faisaient tombaient comme des mouches de pneumonie, à rouler en sueur après une bonne séance de kick ... Même si les conditions sont loin d'être aussi extrêmes il est bon de prendre quelques précautions. Un bon bol de café chaud à mi-parcours permet de contenir le froid envahissant, et j'arrive sur place après 2h30 de route solitaire.

Une des valeurs traditionnelles de ce rassemblement, c'est la soupe qui attend les participants. Avec un bon quart bien chaud de soupe épaisse dans le ventre, ça va tout de suite mieux côté température. Je me dépêche de monter ma canadienne, car cette année, pour la première fois, une ballade est organisée l'après-midi et le départ a lieu dans une heure. Chic, on va visiter la Caverne du Dragon ;  j'en connaissais l'existence car un panneau l'annonce sur la route, mais je n'avais jamais eu l'occasion d'y aller. Cette vaste caverne, une ancienne carrière, est située en pleine zone des combats du Chemin des Dames, a changé d'occupant au gré des avancées et reculs du front, et a même été l'objet d'une période de cohabitation entre soldats des deux camps, séparés par quelques murs intérieurs pourvus de meurtrières. La visite permet d'imaginer les conditions effroyables de la précaire survie des hommes passés par là.

Le jour décline lorsque nous rentrons, il est temps de faire quelques courses pour le dîner. Nous retrouvons le site bien animé par les arrivants de l'après-midi qui ont allumé le feu pour la soirée. On éventre des baguettes pour y glisser des grillades brûlantes, c'est bon !

Il fait -2°C la nuit, même dans la tente de la glace s'est formée dans ma réserve d'eau. Heureusement il en reste un peu en phase liquide, car il fait soif après la longue soirée. Au matin, un reste de café dans mon thermos a résisté au gel, je le réchauffe avec le Coleman qui fonctionne à merveille. Les bières survivantes à la soirée, en revanche, sont cristallisées !

Lors du plein d'essence à Pinon pour le retour, je mesure ma consommation du trajet aller et de la ballade à la Caverne, soit 7 litres aux 100 tout ronds. 300 km totaux parcourus pour ce petit week-end bien frais et sympa ; merci Jean-Phi !
Quelques photos ici.



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