Septembre 2006  - à l'invitation de Dominique, suite à un échange de mails, je rejoins et découvre "la bande à Dédé" le temps d'une participation aux Virades de l'Espoir à Bussy-St-Georges (journée dédiée à la lutte contre la mucoviscidose). Le programme est sympa, il s'agit de proposer des baptèmes de moto et sidecar pour la bonne cause. Le Ranger sort de sa révision aux 5000km, à cette occasion j'ai remplacé par trois pneus mixtes (le même modèle que celui équipant d'origine la roue avant) les crampons successivement bouffés à la roue arrière (les trois roues - arrière, side et secours ayant été toutes permutées fonction de leur usure). Lorsque par téléphone le Dédé m'a donné rendez-vous chez lui, pour m'aider à trouver le lieu il précise "tu repèreras mon side, un Goldwing attelé". Glups, l'Oural va faire tiers-monde à côté, j'imagine de suite le monstre rutilant de chromes et feux ... Nenni ! C'est un brave vieux GL1000 tout simple, attelé à une caisse aussi vieille que lui au CX d'armoire normande ! De plus, une fois en route, je témoigne n'avoir plus vu un véhicule pétarader et fumer autant depuis ma bonne vieille MZ 250 ETZ ... Dominique rejoint le groupe avec un magnifique attelage Kawa W650 + Steib d'avant-guerre, il y a deux Sidebike Yam 1000 GTS (celle à cadre Oméga) + Comète, une sportive Suz GSX-R 750 (qui "cause" joliment bien) et deux Harleys (un Sportster 883 et un "gros", un 1450 je crois...). Enfin, plus tard dans la journée, un Guzzi V7S attelé à un panier des années 30 nous rejoint. Bref, la bande à Dédé, ce sont des purs et durs habitués des rassemblements et autres jumbos, un exemple de la crème des motards sympas de la région !

De 14h à 18h on tourne en continu, je suis étonné par l'affluence des volontaires pour un tour de sidecar ou moto. Beaucoup d'enfants ; je suis épaté par la confiance des parents qui ne semblent pas s'inquiéter de les voir partir de longues minutes en compagnie de relatifs inconnus ! "La militaire, je veux la militaire !"  : l'Oural a un certain succès ; ceci dit tous sont sollicités et notamment les Sidebike qui peuvent emmener deux personnes dans leur large panier. Je remarque que personne ne pose la question saugrenue, au sujet du Ranger : "combien ça fait de chevaux ?" ou "ça monte à combien ?", comme quoi son concept est intuitivement bien compris par tous ! Plus de photos, c'est ici.


Week-end à Quiberon :

 à l'isthme de Penthièvre

ce CJ750 est venu d'Allemagne !Dernier week-end de septembre, l'Amicale Dniepr et Oural de France organise son AG et rassemblement d'automne à Quiberon. Pas question de manquer ça, je pars le vendredi en fin d'après-midi avec 540km de route en perspective. Je perds beaucoup de temps dans les bouchons de la région parisienne, et finis par planter ma canadienne, de nuit dans un champ, entre Le Mans et Laval après cinq heures de route. Le projecteur à main est idéal pour repérer les zones adéquates pour planter la tente ! Un dîner sommaire pris confortablement assis sur le siège du side, et dodo. Réveil à 5h30, il fait 11° dehors mais 16° sous la tente, le ciel est clair, je déjeûne puis remballe la tente couverte de rosée, et à 6h30 je reprends la route. Je déchante vite sur les conditions de route, car des bancs de brûmes matinales épais se succèdent, brouillant instantanément l'écran de mon jet ; écran relevé ce sont mes lunettes de route qui s'opacifient immédiatement. Le jour n'étant pas levé, je n'y vois quasiment rien sauf à rouler avec les yeux larmoyant au vent. Dans ces conditions, je roule à 70 km/h, ce qui ne déplait évidemment pas à mon brave flat Russe. Plus tard, le jour levé, j'ai droit comme tous les autres participants convergeant vers Quiberon, à une pluie orageuse quasi-diluvienne tout le long de la route de Vannes à Auray. Le Ranger m'épate, il supporte ça sans broncher, aucune amorce de coupure d'allumage, pas le moindre hoquet. Il s'est acheté une conduite, ou alors la dernière révision (entre autres, il a eu droit à une paire de bougies neuves) lui a fait du bien. J'arrive vers 11h30, donc après à nouveau 5 heures de route comme la veille. Sur place, un participant avec un Oural Tourist m'apprend que, sous le même orage, il a dû s'arrêter et s'abriter dans une station service en attendant un répit, tellement son moteur ratatouillait sous la saucée !

un peu de provoc ...Je ne raconte pas en détail ce beau week-end, pour ça je propose de voir le compte-rendu sur le site de l'Amicale. Je dois tout de même citer avoir pu, grâce à la gentillesse et la confiance d'un participant (merci Richard), essayer quelques minutes une bien rare Oural Solo Classic (elle apparait au catalogue Russe, mais pas ou plus sur ceux en France, et seules quelques rares unités seraient présentes en Europe). J'ai initialement cru être en présence d'une Wolf, car la Solo Classic est un modèle d'allure gentiment custom, low-rider avec un grand guidon, un réservoir goutte d'eau, et cet exemplaire est pourvu d'une jolie déco et de repose-pieds avancés. Le 750 Oural s'avère plein de punch et de couple lorsqu'il emmène cette moto légère comparativement à l'attelage, la vitesse grimpe bien avec le pont long, le centre de gravité est très bas et la maniabilité est bonne, le disque avant doté d'un étrier Brembo est sécurisant, mais curieusement la lenteur de la boîte me gêne nettement alors que sur le side j'y suis parfaitement habitué. Sûrement l'habitude de boîtes rapides sur toutes les solos que j'ai conduites, et aussi la stabilité inhérente au trois roues qui met en confiance pour décomposer lentement. En solo, notamment sur petites routes, on apprécie moins de rester longtemps débrayé sans motricité, car le moteur concourt à reprendre toutes les petites amorces de déséquilibre. Au final, le comportement de cette moto me remémore des sensations vécues avec mon flat BM, et le placide moteur Russe offre sur ce modèle solo des prestations de roulage équivalentes je pense à ce que pouvait offrir un R60 des années 70.

port de la Trinité sur MerIntéressons-nous à la route du retour : je décide de rentrer d'une traite, en partant vers 14h30 après le dernier déjeûner en groupe. Je calcule en effet que cela devrait m'amener sur Paris aux alentours de minuit, ce qui m'évitera les bouchons ; alors qu'une nuit de camping supplémentaire m'amènerait au contraire en pleine circulation le lundi matin, et trop tard pour mon boulot. En plus, je n'ai pas envie de repasser par la case "brûmes matinales". Je colle donc l'aiguille du tachymètre tout droit, en avant toute, au milieu du cadran, en plein sur la marque des 50 miles à l'heure (ou, sur l'échelle métrique inférieure, 80km/h). Neuf heures plus tard, je suis chez moi ; avec juste quelques arrêts rapides carburant/pipi ; une pause d'un quart d'heure le temps d'un pique-nique pour dîner, et une demi-heure perdue au Mans pour faute de bouchons (les World Series Renault avaient lieu ce même week-end). Le flat a tourné comme une horloge, j'ai même doublé des camionettes et camions dans des côtes ! Quant au niveau d'huile, contrôlé par précaution sur le trajet, il est aux quatre cinquièmes en haut de la zone entre mini et maxi : tout va bien. Quelle brave bête, cette Oural !
... Et merci à JiPey Bay qui m'a fourni des photos complémentaires pour illustrer cette sortie.


Temps froid, soupape chaude ...?

Novembre 2006 - sous l'impulsion de Fab le motard, la rencontre d'une douzaine d'amateurs de motos classiques ou de caractère est organisée dans le Forez, belle région de moyenne montagne située entre Clermont-Ferrand et Saint-Etienne. 445 km depuis l'écurie de mes braves canassons sibériens, ça va friser la dizaine d'heures de route ; pour arriver le samedi midi partager le repas au gite je décide de faire un "rapproché" le vendredi après-midi. Depuis le milieu de la semaine, la météo a tourné au beau mais glacial, j'enfile donc mes multi-couches et je commence par abattre, durant la première heure ... 30 km. Aïe, à ce rythme, je ne suis pas rendu ! Heureusement ce ne sont "que" les bouchons de la région parisienne, les heures suivantes je peux caler le compteur aux alentours de 70/80 km/h.

Vers Montargis, le Ranger commence un nouveau caprice : lorsque je remets les gaz depuis le ralenti, par exemple au moment de m'engager dans les rond-points, il fait la sourde oreille avant de se décider à partir, relativement brutalement, lorsque je finis par sur-doser les gaz. Pas moyen de réaccélérer souplement, et le temps de réponse n'est pas facile à anticiper pour s'inscrire dans le traffic s'il y en a. Qui plus est, il tend à caler sur son ralenti. Bon, pas trop de temps à perdre, il faut que je plante ma canadienne ce soir après avoir fait au moins les deux-tiers du chemin : demain je risque d'avoir du brouillard en sus des petites routes, et la navigation à l'approche du lieu de rendez-vous me coûtera du temps. Je continue donc ; pour ronronner à 75 pendant quelques heures encore le phénomène n'est pas trop gênant.

A Bourges (j'évite le tronçon d'autoroute vers Nevers), je perds quand même près d'une demi-heure : il fait déjà nuit, mon témoin de clignotants au tableau de bord se prend d'une frénésie lorsque j'active mes clignos gauches ; un rapide coup d'oeil sous le guidon me permet de voir le cligno avant pendant lamentablement au bout de son fil électrique : la patte de support portant la tige a cassé, bizarrement en son plein milieu, ce n'est même pas la soudure ou le contour de la vis de tige qui ont lâché. Comme quoi, même sur les nouvelles 750, on retrouve des traces de RPOC (*) ! Le cligno fonctionne, il suffit de le remettre en contact avec le cadre pour rétablir la masse. Reste à le fixer, méthode débrouille Russe ! J'investis un service rapide Renault sur le point de fermer : dites, m'sieur Renault, z'auriez pas une chute de fil de fer SVP ? L'atelier me fait penser à une clinique tellement tout est propre, rien ne traîne, et effectivement l'employé qui me répond n'a pas ça ... Ni une ni deux, malgré mes scrupules et protestations, il massacre un malheureux cintre métallique et me tend les quelques 80cm de métal plus ou moins dépliés ... ça c'est au-delà du service, c'est de l'abnégation ! Je le remercie chaleureusement et je retourne ligoter tant bien que mal le fugitif en position utile. C'est que c'est retors, du métal à porte-manteau, ça ne se passe pas comme du fil de couturière ! L'Oural continue à renâcler à très bas régime, mais les clignos fonctionnent à nouveau, et je reprends la route.

Je commence à fatiguer, la N76 après Bourges le vendredi soir est une horreur : je croise sans cesse des poids lourds, beaucoup sont monstrueux avec leur énorme face avant plate constellée de projecteurs et lumières variées, souvent par convois de trois ou quatre, la route n'est pas très large et je prends des baffes monumentales en croisant leur sillage. J'ai l'impression désagréable que mon jet, pourtant plutôt ajusté avec la cagoule en dessous, recule à l'impact sur l'arrière de mon crâne ! Je secoue parfois la tête pour qu'il se replace ; heureusement l'attelage est lui d'une stabilité imperturbable, je pense qu'avec ma 125 MZ je me serais senti nettement plus mal ! Je finis par trouver un coin de forêt reculé et calme pour planter ma tente, du côté de Sancoins, vers 20h30, après 6h de route. La lune est pleine, le ciel parfaitement dégagé, j'y vois relativement bien, la température est pile de zéro degrés. Je me réchauffe une bonne portion de coq au vin (faut se soigner !), puis dodo.

Cinq heures trente. Le froid me réveille. Mon thermomètre indique -2, à l'intérieur de la tente. J'entends les petits craquements significatifs du gel sur la toile. Dehors, j'écarquille les yeux, je vérifie à plusieurs reprises : c'est bien -10 que m'affiche le thermomètre ! Vite un café chaud. Le bleuet conservé la nuit "au chaud" dans la tente fonctionne ... pas plus de deux minutes. Je dois ôter mes gants et le tenir à pleines mains pour le réchauffer juste assez pour qu'il se remette à fonctionner : il faudra que je m'offre un réchaud à essence, pour faire ces conneries ... Lorsque je démonte la tente, les tubes métalliques des montants restent instantanément collés à mes gants par le froid, j'ai beau les lâcher : les tubes tiennent comme de vrais sparadraps !

ah gla-gla ...L'Oural n'a pas envie de se réveiller. Kick, rien. Kick, rien. Kick, pfffffff...il pousse juste un soupir. Coup de démarreur, rien ... mais alors, rien de chez rien. Même pas le claquement d'un relai. A force de kicker, ça démarre ! Cinq secondes, et ça cale. Et c'est reparti pour la séance de kick ! Heureusement qu'il est là, celui-là, car le bouton de démarreur continue à se foutre totalement de ce que je peux lui faire. Et enfin, après dix minutes de lutte, le flat Russe abdique devant la volonté farouche du motard des steppes, il tourne tant que je ne le laisse pas caler, et redémarre au besoin sans souci (au kick, car le démarreur est toujours aux abonnés absents). Je reprends la route, sans utiliser l'écran du jet totalement blanchi de givre, ni les rétros ou le compteur pour les mêmes raisons.

Après un bon bout de route, je constate que le ralenti moteur ne tient toujours pas, et je retrouve le temps de retard à la réaccélération depuis le ralenti. Ce n'était donc pas un caprice fugitif, je décide de regarder ça de plus près. Je titille au tournevis la butée de ralenti sur le carbu droit : un peu en plus, un peu en moins ... rien, aucun effet. Pas normal, ça ! Je visse franchement, il faut trois quarts de tours pour que le ralenti remonte un poil et tienne. Même test côté gauche, je titille le réglage, qui influe immédiatement sur le ralenti. Là c'est bon. Je reprends la route, plus aucun "trou" à la remise des gaz ! Les vibrations avaient visiblement déréglé le ralenti sur le carbu droit, et voilà qui a certainement contribué à mes difficultés de démarrage. Ceci dit, re-test du démarreur, toujours encéphalogramme plat. A mi-route du samedi matin, toutefois, j'ai un début d'espoir : le démarreur accepte de faire tourner le moteur ... environ une seconde. Puis le bouton poussoir redevient totalement inopérant. Il faudra attendre le milieu de journée (et peut-être le dégel et séchage d'humidité dans la cocotte) pour qu'il reprenne une activité parfaite, comme si de rien n'était. Entre-temps, des colliers Rillsans trouvés dans une station service m'auront permis de renforcer quelque peu mon pauvre cligno strappé de fil de fer.



Les 80 derniers kms à l'approche du Forez sont un plaisir, la route tournicote à souhait et je m'amuse bien à déhancher, surtout dans les droits avec le panier vide prompt à lever. Au bout du chemin, le gite/relais-motard VFR La Fratitouille, oasis chaleureuse dans un cadre rustique splendide, où sont déjà rangées la plupart des motos du groupe : plusieurs Enfield Bullets, un Oural Tourist (de Lux, avec la transmission enclenchable à la roue du side comme sur mon Ranger), un 125 Eliminator, un Suz V-Strom, et la Triumph de notre hôte (puisque je vous dis que c'est un relais-motard !). Peu après mon arrivée, un Honda CX, un Sportster 883 et une brave 125 TS MZ complètent le parc moto. On passe un bon moment autour d'une table excellente, et ceux qui doivent rentrer le soir même commencent à repartir dès le milieu d'après-midi ; mon Ranger et moi restons en revanche dîner et dormir au gite. Petit-déj avec croissants frais "maison" le matin (le top !), et je reprends la route tranquillement avec tout le dimanche pour rentrer. Le flat craque au premier coup de kick, il est vrai que malgré les 800m d'altitude la température est nettement moins basse que la veille dans le Cher, et il n'y a pas de givre. En sus, mon ralenti est impeccable et le moteur tourne parfaitement, ça roule ...

Le flat Russe allait toutefois se montrer à nouveau capricieux : une fois rendu sur les routes droites en plaines, je me cale sur 80 de croisière, ce qui demande de maintenir le moteur en charge continue. Ce plusieurs heures durant, puisque la route ne défile pas si vite que ça, à ce rythme ... A deux/trois reprises sur le trajet, je sens une perte de puissance. Au son et aux vibrations, le flat donne un peu l'impression d'être déséquilibré, avec un cylindre qui donne et l'autre moins. En rendant la main et continuant la route à 70, ce qui mine de rien sollicite nettement moins le moteur, le phénomène ne disparait pas : dès que je remets un peu de gaz le moteur semble s'étouffer en même temps qu'il prend des tours sans conviction. Arrêt sur le bas-côté, le ralenti est nickel. Je coupe le contact, vérifie les températures aux ailetages des culasses (j'ai un thermomètre à infra-rouges) : 128° côté droit, 138° côté gauche ... rien d'anormal, ce sont des valeurs que j'avais déjà constatées à diverses reprises (et le cylindre droit est toujours un peu mieux refroidi avec le couloir d'air provoqué par le side). Je repars, le phénomène a totalement disparu, le flat pousse parfaitement ! Quelques dizaines de minutes après, rebelote. Je m'arrête deux/trois minutes, le temps d'une pause-pipi, ça a suffi : tout est à nouveau normal ... Je réfléchis sous mon casque (y'a le temps avec ce genre de percheron). L'Oural, c'est pas un ordinateur qui se "reset" en coupant et remettant le contact, s'il repart nickel c'est probablement que quelque chose a refroidi suffisament. Ce n'est pas le bloc moteur ou l'huile, leur inertie thermique rend négligeables les quelques instants de pause. Quelque chose qui refroidit vite, c'est une petite pièce. Pas le boîtier d'allumage, je l'ai contrôlé à 10°, exposé à l'air qu'il est (il avait tendance à chauffer sur les versions précédentes du 750, qui l'intégraient sous le carter avant). Une petite pièce exposée à chauffer, et qui impacte sensiblement la puissance ... bon sang, une soupape, bien sûr ! Je parie pour un jeu à froid devenu trop faible qui, lorsque la température monte dans la zone de la chambre de combustion, occasionne un léger décollement d'une soupape de son siège. Double effet : perte de puissance sur le cylindre concerné par perte de compression, et effet boule de neige d'échauffement sur la soupape puisqu'elle ne transfère plus bien sa chaleur à la culasse ... un coup à la "griller". Tant que le moteur tourne, la soupape ainsi exposée n'a aucune chance de refroidir. Dès qu'on arrête le moteur, la soupape cesse d'être chauffée par le flux gazeux brûlant, se rétracte un peu et refroidit rapidement au contact de la culasse ailetée. Après refroidissement je finis donc le trajet sans dépasser 70 km/h, sans plus de soucis, après environ 9h de route, bien décidé à vérifier les jeux aux soupapes dès que j'aurai un peu de temps pour mécaniquer.

Bon, alors, et ce contrôle ? Je vous le donne en mille : R.A.S. ! Je mesure approximativement (c'est une question de feeling avec les cales d'épaisseur) 0,10mm partout ; alors que les cotes admises sont entre 0,05 et 0,10 ; et les valeurs d'usage recommandé 0,07/0,08 à l'admission et 0,10 à l'échappement. Des jeux relativement faibles, mon BM R80 ST demandait 0,10 à l'admission et 0,15 à l'échappement. Quoi qu'il en soit, je ne touche à rien. Côté huile, le niveau a baissé d'environ 20cl ; après 950km c'est normal. Elle commence à être bien sombre, mais la prochaine vidange est pour bientôt (en principe après les prochains 500km). Alors, que conclure ? J'y crois toujours, à l'hypothèse de la soupape chaude, mais augmenter le jeu pour supporter plus de charge ne me parait pas une bonne idée : pas faite pour ça, la ferraille Russe ; et en charge et température réduites les soupapes martelleraient leur siège faute de retenue par la came ; or les castagnettes c'est pas dans la culture soviétique ... Donc, si le moteur supporte très bien d'être sollicité ponctuellement (il l'a fait par exemple sans souci sur les routes montagneuses où l'approche des virages occasionne des temps de repos), il ne faut vraiment pas le maintenir longtemps en charge, et 80km/h en croisière c'est un peu trop pour lui ! Quand la sagesse populaire affirme qu'un Oural ne doit pas aller sur autoroute, c'est pas pour rien !

Plus sur le site de Fab, c'est ici et .

(*) RPOC : Russian Piece Of Crap, que l'on peut traduire approximativement par : bout de merdouille Russe ... acronyme d'auto-dérision que les amateurs US emploient volontiers, mais avec tendresse, pour leur moto favorite. Les mêmes motards sont en revanche facilement susceptibles si un non-initié se permet d'employer le terme à l'encontre de leur machine !        Retour au texte


Jean, boss de Trophy Moto, m'évoque une autre hypothèse qui lui parait plus probable qu'un souci de soupape, pour expliquer les pertes de puissance : une pièce du capteur d'allumage aurait une propension à se dessertir, ce qui à chaud donnerait un jeu néfaste au calage de l'allumage ; lorsque cela se produit il la refixe carrément avec un point de soudure. Je préfèrerais que ce soit ça plutôt qu'une soupape qui chauffe ! Voilà qui sera vérifié d'ici peu lors de la prochaine révision, de même que le cligno balladeur sera refixé avec une modif désormais effectuée sur les modèles plus récents.

Retour de révision : l'allumage a été vérifié, tout allait bien de ce côté. En revanche les cuves de carbus ont dû être vidangées, car la présence d'eau y a été suspectée. Un phénomène dû à la condensation d'humidité qu'on m'explique assez courant sur les flats, que BMW par exemple gère avec un système de boîte à air et filtre plus élaboré que celui des flats Russes. Voilà qui est bon à savoir et facile à pratiquer de temps en temps, je prends donc la résolution de faire cette petite vidange régulièrement !


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