5ème BOC (Bol d'Or Classic) à Nevers Magny-Cours : retour vers le passé !
Cette
année, je descend à Nevers dès le samedi matin,
par les petites routes en bord de Loire, avec le matériel pour
camper sur le circuit et y passer le week-end : l'Amicale a en effet
prévu une présence officielle, avec une douzaine de
mètres de stand alloués en zone clubs. Pour bien faire
les choses, l'antenne Auvergnate de l'Amicale se dévoue pour
venir en camionnette apporter la grande tente, la banderole, le son et
lumières, réchaud, tables, chaises etc... ne manquent
plus que des motos Russes à exposer. Une Oural 650 solo en cours
de restauration et un "totem" constitué d'un moteur Dniepr
monté sur un support métallique prennent également
place dans la camionnette, pour le reste l'Amicale compte sur les
participants : c'est comme ça que mon Ranger rejoindra les
machines présentées ; paré du drapeau de la Nation
Russe, contemporain des nouvelles Oural.
Sachant la curiosité que suscitent couramment les mécaniques Ruskoffs, j'ai aussi préparé une plaquette d'information
pour les périodes où nous ne serions pas disponibles pour
répondre, ou tout simplement pour les curieux de passage qui ne
chercheraient pas à nous aborder. Ceci m'a permis de voir les
épreuves et démonstrations sur la piste, mais aussi de me
ballader et faire un petit voyage sympa dans le passé, pour
lequel je vous propose une petite page avec quelques photos
"d'époque".
Sur cette sortie
d'environ 2x240km, le Ranger s'est comporté magnifiquement : pas
la moindre "pétouille", aucun incident si minime soit-il. Le
trajet a été effectué par très beau temps
à 70/75 de croisière (consommation 7,6l/100), hormis les
150 derniers km de route nationale sur le retour, pour lesquels j'ai calé le
compteur sur 80 soutenus sans problèmes. Contrôle de
température en fonctionnement : 140° au cylindre gauche,
130° au droit, comme d'hab ... Contrôle de l'huile
après le trajet : niveau au repère maxi, couleur jaune
translucide à peine teinté de caramel : signe de bonne
santé du moteur !
Plus sur le site de l'Amicale ...
Je
décide d'ajouter quelques clicks au compteur avec le
rassemblement de l'Amicale au Pays de la "Fée Verte"
: destination la Suisse, à l'invitation de Philippe et
Gabrielle, soit à 470km de ma base. Un week-end de trois jours
et un peu plus de mille bornes, en comptant les ballades sur place !
Départ le vendredi midi, je coupe aux deux-tiers mon trajet
aller, selon un rituel désormais bien rôdé pour
arriver tranquillement le samedi à l'approche du midi et du
premier point de ralliement. Entre Dijon et Dole je cherche un coin
tranquille pour planter ma canadienne, le décor est plutôt
plat et les coins boisés rares : je finis par trouver un chemin
de terre en bordure calme d'un petit cours d'eau, les tenues
camouflées du Ranger et de ma canadienne suffisent à
rendre le campement bien discret malgré la
végétation maigrichonne. Je n'aurai compagnie que de
canards, batraciens et ... moustiques format XXL. Au matin, 11°
dehors mais 16° sous la tente, je n'ai pas eu froid et le Ranger
repart au tout premier coup de kick (je sais, il y a un
démarreur, mais j'aime bien kicker !).
Je termine le parcours calé sur 70 à 75 km/h comme la veille, la consommation s'établit à 7,8l.
Avant le déjeûner (au "chapeau de Napoléon" qui
offre un point de vue magnifique), un petit tour des attelages
présents : majorité d'Oural récents, avec des
Tourist et Ranger, le Basic de Jacky (notre expert en saut
périlleux arrière), le Dniepr à la
mécanique soignée (et moteur BMW) de Jean-Marie, le
Dniepr K650 (seul latéral présent) de Jacques Doges
venu en voisin ; et côté solos un Wolf Suisse qui nous
permet de constater de près la belle qualité de finition
que sait proposer l'usine d'Irbit, l'Enfield de
Jean-Pierre ; et accompagnants hors catégorie, une Goldwing et
une Ducat' (la Multistrada). Plus tard, le BMW série 2
(mâtiné de série 6 pour le moteur, et de Dniepr
pour le panier...) de Jean-Phi nous rejoindra, ainsi que la "deuche" de
Seppy et Sophie (encore un flat-twin !). L'un des Ranger, Suisse, est
un modèle 2007, ce qui permet de constater de visu un certain
nombre d'évolutions positives, voici ce que j'ai remarqué
:
-
les poignées caoutchouc, auxquelles je vois seulement un petit
avantage de discrétion (pas d'embout chromé)
- toutes les durits de qualité bien meilleure
- un
crabot commandé par une belle barre costaude montée sur
rotules, en lieu et place de la malheureuse tringle pliée et
maintenue par goupille (là franchement, je suis jaloux !)
- une butée de fin de course pour l'amorto de la roue du side
- un arbre de transmission équipé d'une compensation linéaire
- un
point de montage modifié et une patte plus épaisse pour
le support de cligno avant (tiens, tiens ...) mais qui était
déjà apparue je crois en 2006
- de la visserie BTR au lieu de vis fendues, principalement visible sur le capot d'allumage à l'avant du moteur
- un axe de verrouillage du coffre qui ne perce plus le flanc gauche du panier
- un
câble métallique gainé de bon diamètre, pour
l'entrebaillement du coffre en remplacement de la courroie qui avait
tendance à glisser de ses boucles de réglage, etc...
Difficile
par contre de juger le travail mécanique intérieur, tous
les roulements seraient désormais des SKF et l'allumage Ducati ;
en tous cas le ralenti de cet exemplaire était impressionnant de
régularité et d'absence de bruits parasites. Si les
tarifs pratiqués en France ont nettement augmenté en deux
ans, le travail sur le produit est indéniable !
Pour la ballade, j'emmène la jeune passagère de la
Ducati, Lénine ne supportant pas la vue d'un panier vide
à côté d'une solo chargée de deux passagers.
Elle n'est visiblement pas très rassurée ; d'autant que
après la visite de la distillerie d'absinthe (la Fée
Verte, c'est elle !), je lui explique que le sidecar ne roulant pas
droit par construction, ma conduite devrait s'avérer meilleure
après consommation (hips !). Par ailleurs, nous roulons dans le
Val de Travers (authentique !) Comme citera plus tard un camarade
Suisse évoquant la qualité des usinages Ukrainiens : le
seul truc bien rond sur un Dniepr, c'est le mec qu'est dessus ... Le
terrain est montagneux, nous grimpons quelques fortes côtes ; le
Ranger resté chargé de mes bagages et du matériel
de camping peine parfois à la relance mais grimpe toutefois
vaillamment.
Dîner et nuit en abri anti-atomique (pas dérangé
par la lumière ni le bruit, le matin ...) et route de retour
vers 11h, je dois être rentré le dimanche soir pour
travailler lundi. Je cale le Ranger sur 80 de croisière, halte
de quelques minutes à la frontière car le douanier
Français est curieux de discuter de cet étrange engin, et
roule roule roule ... Vent de face sensible, tournant à l'orage
sec sur la Brie avec fortes rafales : le temps fraîchit nettement
en fin de journée ; à lutter à 80 contre le vent
la consommation est montée à 8,5l. Le trajet finira en
beauté avec une saucée bien drue à ... 2km de chez
moi, pas de chance. 9h de route incluant l'arrêt pique-nique du
déjeûner et les ravitaillements d'essence, l'Oural m'a
bien ramené à la base !
1er rassemblement de Royal Enfield le Site
J'ai à de nombreuses occasions remarqué la sympathie
réciproque et la proximité partagée entre les
amateurs des Royal Enfield, et notamment du modèle Bullet dont
la production a survécu en Inde, et les amateurs de motos
Russes. D'ailleurs, certains (n'est-ce pas Jean-Pierre ?) poussent le
vice jusqu'à posséder les deux, et se rendre à
certain rassemblement Dniepr/Oural avec la Bullet, pour ensuite
rejoindre celui d'Enfield avec un side Oural ... esprit de
contradiction ou contradiction de la mécanique, peu importe ...
de toutes façons, le rassemblement est ouvert aux sympathisants,
et j'en suis, donc j'y vais ! Direction : l'Auvergne, près de
Clermont-Ferrand.
La préparation du Ranger sera réalisée en une
petite matinée : vidange, échange de la roue
arrière motrice avec la roue de secours, pression des pneus
et basta. Pour mémoire, le pneu à crampons d'origine
avait été quasi "rincé" en environ 2.500 km
à la roue arrière, cette fois c'est une gomme mixte
(toujours Russe) et elle n'est qu'aux deux-tiers usée
après 4.500 km. C'est mieux ! Comme je dois partir pour environ
1.000 km sur le week-end, je préfère l'envoyer se reposer
sur le support de roue de secours et partir en pneu neuf à
l'arrière.
Je pars le vendredi, but du jeu arriver le soir : puisque le lieu de
rassemblement est un camping, autant y planter ma canadienne ; et je
compte bien participer aux activités du samedi matin. Premier
incident notable du côté de Fontainebleau : en bas d'une
descente, plus aucune garde à la pédale de frein, et
quasi plus de puissance de freinage à l'arrière.
Arrêt immédiat, ça sent un peu la graisse chaude,
contrôle de température (toujours au thermomètre
infra-rouge) : 194° au tambour !! J'attends quelques minutes
pendant lesquelles je relâche de trois demi-tours la butée
de réglage de la tige de came, ça redescend gentiment
vers 150°, je goutte à goutte un peu d'eau de ma gourde de
camping en faisant tourner doucement ... frishhhhh ça
crépite comme de l'huile de friture, et mes lunette s'embuent
dans le nuage de vapeur ... une fois à 75°, je reprends la
route quelques minutes, re-contrôle : 45°. Ouf !! Je retends
la tige d'un demi-tour, car la garde m'oblige vraiment à plonger
le pied trop bas entre le cylindre droit et le repose-pied, je n'arrive
pas à freiner correctement. Je corrige aussi côté
side pour l'équilibre, dernier contrôle après 10
minutes de route : toujours 45°, c'est bon.
Vers
Montargis, arrêt d'urgence sur le bas côté : SPLAC !
un gros insecte s'est suicidé en plein milieu de l'écran
de mon casque, ça fait comme si un peu de jaune d'oeuf
bien gluant était venu s'écraser et
s'étaler. Il faut nettoyer de suite, sinon avec le vent et le
soleil ça va sécher et durcir en quelques instants.
Dernier incident : vers la fin de trajet, tiens, plus de klaxon ?
Voilà qui sera "réparé" avec une facilité
désarmante, à l'arrivée : un participant me
conseille d'ouvrir la boîte à fusibles (je n'avais
même pas encore eu l'occasion de la repérer, je ne savais
pas où la trouver !) et de les tourner un peu. Miracle,
ça marche, le klaxon revient immédiatement !
Le rassemblement semble bien parti pour être un succès,
les Enfield sont déjà nombreuses (une trentaine
déjà présentes, et d'autre arriveront encore par
la suite) ainsi que quelques autres motos moins exotiques
d'accompagnateurs, et côté Russes, en sus de mon Ranger il
y a les deux Oural Tourist de Jean-Luc et Jean-Pierre, plus la solo 650
de Jacky. Deux autres attelages Oural rejoindront le groupe le
lendemain, et on verra même nos tovaritchii Mitch, Vincent et
Phizo venus en proches voisins le samedi après-midi.
Côté Bulletistes, je ne suis pas perdu, puisque je
retrouve des connaissances avec Fab', José, Marco, et quelques
autres encore déjà croisés dans le Forez ; et pour
les autres on fait très vite connaissance. Héritage Import
est également représenté, en la personne de
Christophe, à qui je dois mon premier essai d'un sidecar, et
c'était un Oural bien sûr !
Pour
voir les photos de ce week-end, je vous propose une page sur le
rassemblement, une sur la visite du musée Baster de Riom (c'est
de la moto !), et enfin une sur le musée d'Ambert (y'a de
la mécanique lourde !)
A noter que, pour aller à Ambert, le Ranger a dû franchir
un petit col présentant quelques belles côtes, avec deux
passagers (Daniel et Sébastien), le coffre chargé, le
jerrican plein on devait friser les 600 kg ; et mine de rien les Bullet
roulaient plutôt vite : sur l'aller/retour de cette ballade, le
Ranger a consommé la bagatelle de 9,6 l/100 !
J'aurai droit à quelques caprices sous la pluie, compagne
insistante des deux-tiers de mon trajet retour : plus de clignotants
côté droit, du coup je fais un peu le tour de ce qui
fonctionne ou pas : le klaxon est OK, mais le démarreur ne
répond pas non plus. Bah, les commodos sont italiens, ça
explique l'allergie à la pluie ... et tant qu'il y a de
l'allumage, ça roule ! Rendu chez moi le dimanche soir, toujours
rien côté démarreur et clignos droits, et le
lendemain soir, après 24h au sec, tout refonctionne comme si de
rien n'était ! Le niveau d'huile est à 85% du maxi, la
couleur est parfaite. Sur cette sortie, le Ranger a passé la
barre des 10.000 km.
Pour
les clignos droits, le problème est réapparu à
l'occasion suivante de rouler avec le Ranger. J'ai emmené mon
fils dans le panier, début juin, aux journées portes
ouvertes du 2ème Régiment de Hussards,
à Sourdun. C'est un régiment blindé prestigieux,
dont la spécialité est la recherche du
renseignement. Parmi les animations, on n'a pas raté le
baptème de VBL Panhard (véhicule blindé
léger), sorte de gros 4x4 blindé plutôt efficace en
tout-terrain. Voyez la photo : n'est-il pas heureux, le gamin ?
Mais revenons à nos clignos ... Le temps est parfaitement sec,
et pourtant à droite ça ne clignote pas ... plus
précisément, pas à chaque fois ... je finis par me
rendre compte que ça dépend de la position du guidon !
Braqué d'un côté, ça fonctionne, de l'autre
non. Je trifouille vite-fait le câblage électrique pour
redonner un peu de jeu, c'est mieux je récupère un
fonctionnement quasi normal pour finir le trajet. Plus tard chez moi je
m'attaque au problème, en tombant le phare pour inspecter le
fouillis de cosses électriques qui se cache sous le compteur. Je
repère le toron de fils venant du commodo côté
commande des clignotants, puis les deux fils alimentant le
témoin de clignotants ... inutile de chercher plus loin, les
caches plastiques des deux cosses alimentant le témoin se
balladent sur leurs fils, au lieu d'isoler les cosses. Celles-ci sont
très proches et il n'y a aucune languette plastique de
séparation. Résultat, dès qu'il y a des
contraintes sur les câbles les cosses entrent en contact, et bien
sûr s'il y a de l'eau qui se loge ici, le pont électrique
s'établit encore plus facilement ! Je remets les caches en
place, plus un ou deux autres qui ont commencé à bouger
sur les autres connecteurs, je les ligote avec de l'adhésif
isolant électrique, et je referme le tout. Les clignotants
répondent dans toutes les positions du guidon, le petit bobo est
résolu, ce n'était vraiment pas grand-chose !
Juillet,
petite sortie en restant en Région Parisienne : Patrick sur le
groupe de discussion de l'Amicale cherche à voir de près
un Oural ou un Dniepr, qu'il recherche en occasion. Il n'a jamais
conduit de sidecar et s'interroge sur comment ramener chez lui un
éventuel achat. Le mieux pour réaliser la
spécificité de la conduite d'un tel engin, c'est de faire
une prise en main sur terrain sûr : un parking
d'hypermarché désert fait parfaitement l'affaire. En sus,
quelques petits arbres alignés constituent un parcours de
gymkhana intéressant. Patrick se fait surprendre à une ou
deux reprises par le comportement de l'engin, auquel il n'est pas si
évident de dicter une volonté éduquée par
plus de vingt ans de moto solo ! Aucun danger sur un parking à
basse vitesse, un coup de freins "en vrac" quand on ne comprend plus
bien ce qu'il se passe, et on repart tranquille. Mais cela prouve bien
qu'une prise en mains au calme est absolument impérative avant
de se lancer dans la circulation ! Voyez la photo : le garçon
est motivé et passe plutôt bien ce droit serré
panier vide. Notez le regard concentré, visant bien la
trajectoire, limite sourcils froncés : je ne résiste pas
au plaisir de vous offrir un coup de zoom !
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