Mes machines de niveau "joueur de club faible, quatrième catégorie"

Scisys Sensor Chess + SPM

Année : 1982
Programmeur : Julio Kaplan
CPU : 6502 @2Mhz
ROM : 4+2Ko
Niveau Elo : 1420
(1457 FIDE)
CMhz : 2
Rperf : 81%
Taille de case : 2,5cm

J'ai découvert le style de jeu agréable des programmes Kaplan/Barnes avec le Chess Companion III ci-dessous. Puis renforcé par le haut avec le Tandy 2150. J'étais curieux de voir le jeu d'une version plus ancienne (l'échiquier est paru en 1981, mais le Strong Play Module ici inséré a été diffusé à partir de 1982) et avec un programme plus limité en taille. J'ai trouvé le design du Sensor Chess attirant, c'est une jolie machine dotée d'une diode par case, et les diodes sont superbement intégrées, affleurant sous le plateau de jeu. L'ensemble est un peu lourd et encombrant, notamment l'adaptateur secteur d'époque, et le revêtement de surface est un peu marqué et légèrement décollé, notamment autour de la découpe accueillant le module. Rien d'anormal
pour une machine de cet âge, qui était proposée pour 39,90€ complète avec l'emballage d'origine, la documentation, l'adaptateur, les pièces et le Strong Play Module. Une motivation supplémentaire était l'envie de peupler un peu plus cette catégorie de niveau de jeu, qui me correspond bien. En fait le Sensor Chess oscille entre la limite basse de cette catégorie, et le haut de la précédente ; heureusement le module est présent pour donner un petit coup de pouce. Malgré une puissance de calcul très correcte pour la catégorie, le Sensor Chess se laisse assez facilement surprendre sur combinaison tactique, révélant une exploration d'arbre limitée. Sa force semble résider dans la reconnaissance de schémas de positions (sans doute la "patte" de J. Kaplan) simples mais efficaces : fourchettes, clouages, découvertes, lignes ouvertes... Il coordonne plutôt bien ses pièces qu'il essaye de mobiliser conjointement. Sur le plan du confort d'utilisation, les diodes sont parfaites mais les cases et touches exigent un peu trop de pression pour réagir ; et la gestion des sons est inhabituelle : un bip acquite l'enregistrement de la case de départ et de la case d'arrivée pour un coup de l'opérateur, alors que pour les coups du programme, seule la case départ est acquitée par un bip, et il faut se référer à l'extinction de sa diode pour confirmer la bonne prise en compte de la case d'arrivée. Comme la sensibilité de l'échiquier n'est pas bonne, le doute est permis et un second bip aurait été plus clair.

Mephisto II

Année : 1981
Programmeur : Thomas Nitsche, Elmar Henne
CPU : 1802 @3,5Mhz
ROM : 12Ko
Niveau Elo : 1424
(1460 FIDE)
CMhz : 0,46
Rperf : 88%

Initialement j'ai intégré à ma collection le programme de la fameuse "briquette" Mephisto sous la forme du Mephisto Mirage (cf plus bas dans cette page). En effet je n'étais pas "fan" d'un ordinateur d'échecs de plus nécessitant l'entrée des coups au clavier par coordonnées... Mais la promesse d'un Mephisto 1X pour 40€, avec  manuel et adaptateur secteur m'a fait me déplacer pour acheter cette fameuse "briquette". Si on compte 15 euros rien que pour acheter un adaptateur secteur, ça faisait la machine à 25€, pas de quoi se priver... La documentation est bien celle d'un 1X, mais la cartouche amovible est marquée "II" et les tests montrent qu'il s'agit bien d'un Mephisto II. Donc un programme très proche du IIS du Mirage - mais la vitesse sensiblement inférieure et le format en font un ordinateur d'échecs suffisament différent pour avoir sa place dans ma collection, et je l'ai gardé. D'ailleurs son clavier s'avère agréable à manipuler, il est large et les touches réagissent avec un déclic souple et net. Le programme de Nitsche et Henne est réputé pour offrir un style de jeu proche de l'humain, avec une analyse poussée très sélectivement résultant en une vitesse (en positions analysées par seconde) très basse par comparaison aux programmes conventionnels qui, à cette époque, recherchaient la vitesse brute.


Novag Carnelian II

Année : 2005
Programmeur : Dave Kittinger
CPU : KS57C2616 @8Mhz
ROM : 16Ko
Niveau Elo : 1430
(1465 FIDE)
CMhz : 0,78
Rperf : 86%
Taille de case : 2,5cm

Apprécier les échiquiers électroniques anciens n'interdit pas de s'intéresser à de plus récents. Si Dave Kittinger ne contribuait plus aux conceptions des machines Novag à cette date, le programme est dérivé des précédents, avec un travail des programmeurs Novag pour multiplier les niveaux de jeu proposés (ici, 128 niveaux !). Sur les 16K de ROM, une part significative semble utilisée pour gérer ces niveaux sophistiqués et la bibliothèque d'ouverture ; et la minuscule RAM disponible (768 octets, même pas 1K !) a conduit à supprimer la réflexion permanente. Tout cela produit un niveau de jeu sensiblement inférieur à un "vrai" bon vieux Kittinger 16K (voir par exemple le Constellation dans la catégorie au-dessus). Le micro-contrôleur utilisé n'est pas communiqué par la marque, mais les performances de ce "singlechip" annoncé à 8Mhz sont tout à fait cohérentes avec celles de précédentes machines de la marque équipées du 6301Y à 8Mhz (fréquence d'horloge externe, divisée par 4 pour l'exécution des instructions CPU, soit 2Mhz efficaces). Le micro-contrôleur du Carnelian II est donc très probablement équivalent. Mise à jour : en tant que clone d'Opal+, Agate+ et quelques autres, et selon cette liste tirée du forum Schachcomputer.info, le microcontrôleur doit être un KS57C2616, un 4 bits, et sa RAM serait de 768 demi-octets seulement. Etant notablement moins puissant qu'un 6502, la baisse de niveau de jeu comparé aux anciens 16K s'explique mieux. J'ai acquis cet échiquier électronique encore neuf sous emballage d'origine, pour un prix raisonnable (75€), et malgré les limitations du niveau de jeu je ne regrette pas cet achat : le plateau semi-sensitif est très doux et très réactif, très agréable à utiliser, et les petites pièces en bois sont jolies et bien dimensionnées, avec une aimantation relativement forte qui leur procure une bonne tenue sur le plateau de jeu. Le style de jeu est un peu passif, mais si le programme prend l'avantage, il est capable d'attaquer de manière assez brillante. Un de mes partenaires préférés, au final.

Applied Concept Sargon 2.5

Année : 1979
Programmeur : Dan & Kathe Spracklen
CPU : 6502 @2Mhz
ROM : 8Ko
Niveau Elo : 1433
(1466 FIDE)
CMhz : 2
Rperf : 82%
Taille de case : 2,6cm

Les programmes des époux Spracklen ont marqué les débuts de mon histoire personnelle dans le monde des échecs électroniques, entre les Sargon I et II sur mon vieux TRS-80, ma partie par correspondance avec Sargon II sur Apple II, puis l'Excellence. Je cite également volontiers leur excellent programme d'Othello sur le Fidelity Reversi Challenger de 1981, qui marquera les tournois internationaux de l'Ordinateur Individuel, sur un hardware proche du Sensory 9. Sargon 2.5 est reconnu être le premier programme disponible sur machine spécialisée et présentant un niveau de jeu correct, c'était donc un must pour ma collection, difficile à trouver toutefois. C'est aussi l'un de mes achats en occasion les plus onéreux, 150€ sur le eBay Allemand. Le programme est exactement Sargon II, mais doté de l'anticipation de la réponse adverse, ce qui lui permet de répondre instantanément (ou plus rapidement) aux coups prédits ; ce qui lui vaut cette appellation 2.5. Il ne s'agit toutefois pas d'une réflexion permanente : elle ne se poursuit pas au-delà de la fin de réflexion prévue par le niveau réglé. La conjonction des 2Mhz du 6502 et de cette anticipation permet au Sargon 2.5 de jouer au niveau 2 en respectant la visée de 15 secondes par coup, là où Sargon II sur TRS-80 kité (Z80 @2,66Mhz) ou sur Commodore 64 (6502 @1Mhz) ne peut pas dépasser le niveau 1. La réflexion permanente apparaîtra dans les programmes des Spracklen à partir de Sargon III et ses dérivés. Le module Sargon 2.5 est ici intégré dans une Great Game Machine (la version "luxe" avec un plateau de jeu recouvert de cuir, du Modular Game System). Le module démarre en affichant, en LEDs bleu clair : "Boris awaits your move" - nous voici en terrain connu ! L'afficheur reprend avec pertinence l'affichage ligne par ligne de l'échiquier, avec des caractères symboliques, bien pratique pour contrôler voire modifier la position. Le concept des messages textuels, hérité du tout premier Boris, perdure également avec Sargon 2.5 ; mais cette fois les messages sont choisis en fonction de la position plus ou moins favorable, ce qui leur procure une certaine pertinence. Ayant besoin de l'évaluation de la position, Sargon lorsqu'il "décide" d'afficher un message, le fait en fin de réflexion - ce qui retarde l'affichage du coup. Une touche programmée pour accélérer ou abréger le défilement aurait été utile. A propos de touches, le clavier quoique très primitif est d'une excellente sensibilité et du coup agréable à utiliser.

Lexibook Chesslight

Année : 2001
Programmeur : Kaare Danielsen
CPU : SC551010P (?) @3,5Mhz (?)
ROM : 4Ko
Niveau Elo : 1443
en style agressif  (1474 FIDE)
CMhz : 2,45
Rperf : 82%
Taille de case : 2,3cm

Ce Chesslight a une allure de jouet, et j'ai même lu un avis client qui ne l'a pas apprécié car ses effets de lumière lui ont évoqué un flipper ! Pourtant, une pression longue sur le bouton sound/color désactive une partie de ces effets, notamment l'affichage des coups qui revient sobrement au traditionnel allumage de la diode de départ puis de la diode d'arrivée (sinon, tout le trajet de la pièce s'illumine case après case, ce qui peut amuser et aider un enfant ou un grand débutant, mais ralentit le jeu). Et de toutes façons, cet échiquier électronique n'a pas grand-chose de traditionnel ; à part, bien sûr, son petit programme 4K basé sur Logichess de Kaare Danielsen, qui semble bien équiper absolument tous les Lexibook, et équipait déjà le Yeno 320XT présenté dans la catégorie précédente (et également d'autres Yeno, et d'autres marques). L'idée d'associer 64 diodes (au centre de chaque case) avec des pièces translucides est très originale, même si elle présente quelques inconvénients ; et plus généralement le design de cet échiquier électronique, dont le boîtier même est translucide, est vraiment distinctif, coloré, gai et ludique. J'étais tenté d'en acquérir un pour cela, et pour avoir une machine qui puisse plaire à mes petits-enfants pour s'initier au jeu. J'avais pour critères un petit prix, et le jeu de pièces de forme traditionnelle ; sachant qu'il existe une version moderne et stylisée des pièces qui ne me plait pas du tout, en particulier le Cavalier qui ne ressemble à rien, sauf peut-être à un alien stylisé ou à une clé en plastique (voir l'image plus bas). J'ai trouvé une excellente affaire à 20€ d'occasion, avec la boîte d'origine, le manuel, le pochon pour ranger les pièces, et l'adaptateur secteur VTech. Si j'avais dû acheter un adaptateur universel, cela m'aurait coûté environ 15€ ; il m'aurait donc fallu trouver une machine à 5€ pour avoir l'équivalent ! Précisons de suite les inconvénients du dispositif à diodes centrales : pour être bien translucides (et peu coûteuses), les pièces sont creuses et en plastique fin, donc très légères et peu stables. A jouer sagement sur une table, ça ne pose pas vraiment de souci, mais pour des enfants qui joueraient par terre ou chahuteraient un peu, un petit choc sur l'échiquier suffirait à brouiller la position. Par contre, j'ai été très agréablement surpris par la finesse de toucher des cases sensitives, qu'il suffit de légèrement effleurer pour enregistrer les coups ; les touches de clavier latérales sont tout-à-fait correctes ; donc à part les pièces et pions, la qualité de construction de cet échiquier est vraiment bonne.
J'ai dû faire beaucoup de recherches pour préciser l'année de mise sur le marché du Chesslight ; c'est une machine intemporelle largement proposée sur beaucoup de sites de vente encore aujourd'hui (j'écris ces mots fin 2022), pour un prix neuf autour de 60€ (sans adaptateur secteur). Il faut déjà remonter à 1997 pour dater le rachat de Yeno par Lexibook ; Yeno désignait usuellement ses modèles par un nombre à trois chiffres suivi de deux lettres (301XL, 309XT, 320XT, 416XL, 532XL, 540XT...) tandis que Lexibook utilise désormais des noms (Chesslight, Chessman Pro, Chessman Light, Chessman Elite, Chessman Classic...). Mais dans les premières années, Lexibook a continué à utiliser les désignations Yeno ; ainsi le Yeno 325XI s'est vendu comme Lexibook 325XI (1997), le Yeno 430XT de 1994 est revenu sur le marché en tant que Lexibook 430XT (avant de prendre le nom de Chessman Elite, encore vendu à ce jour, autour de 50€ !), et le Lexibook 425XLights (ou XLight, selon que l'on regarde la boîte ou le manuel) mis sur le marché en 1999 suit encore cette logique d'origine Yeno (mais le 425XLights n'a jamais été vendu sous la marque Yeno, à ma connaissance). Et le Lexibook 425XLights, c'est techniquement déjà le Chesslight, il n'en a juste pas encore adopté le nom. On peut donc faire remonter l'origine du Chesslight à 1999, voire même peut-être sa conception à 1997, s'il était déjà dans les cartons de Yeno. Par contre, le nom Chesslight est sans doute apparu en 2001, en même temps que les noms Chessman Pro et Chessman Light, date que je retiens. Chose amusante, les manuels Lexibook ont longtemps continué à être imprimés avec les numéros des modèles Yeno ; ainsi j'ai vu un exemplaire de Lexibook Chessmax de 2003 avec une notice 435XI ; beaucoup d'annonces de vente de Chesslight d'occasion montrent une notice 425XLights (c'est le cas du mien) et ce n'est que tardivement qu'une documention titrée Chesslight est apparue. D'ailleurs, Lexibook est particulièrement paresseux ou négligent à mettre à jour ses manuels. J'en veux pour preuve les temps de réflexion associés aux niveaux de jeu, qui n'ont absolument pas été actualisés. Car le microcontrôleur a bien évolué, depuis le 68HC05 des anciens Yeno. La référence
notée ci-dessus reste incertaine : SC551010P serait l'indication relevée à l'emplacement du MCU sur les cartes mères Lexibook, j'ai pu trouver cette référence sur plusieurs sites chinois de composants électroniques, mais sans pouvoir accéder à aucun détail. Il s'agirait a priori d'un compatible Motorola 68HC08 (successeur du 68HC05). Des tests m'ont permis d'établir que mon Chesslight est 75% plus rapide que le Chessman Pro doté du même microcontrôleur à 2Mhz, d'où mon évaluation d'horloge à 3,5Mhz pour cet exemplaire. Et pourtant, les temps de réponse annoncés sont identiques dans les deux manuels (et sans doute déjà incorrects pour le Chessman Pro...). J'ai évalué au chronomètre les temps de réponse moyens de mon Chesslight pour ses niveaux 6 à 11 (5s à 10mn selon le manuel) ; puis j'ai appliqué une correction proportionnelle aux temps du manuel pour les niveaux 12 à 15 (30 mn à 24h, et recherche de mat). Les niveaux 1 à 5 (débutant) restent bien sûr quasi immédiats ; puis les temps réels s'établissent ainsi : 6=2 à 3s ;  7=3 à 4s ; 8=10 à 15s ; 9=20 à 30s ; 10=40 à 90s ; 11=2m30 à 3m ; et les temps du manuel corrigés en proportion : 12=10 à 15m ; 13=45m à 1h ; 14=8 à 10h ; 15=Mat en : M1=1s ; M2=30s ; M3=30m ; M4=10h ; M5=2semaines.
Le Chesslight étant près de trois fois plus rapide que le Yeno 320XT (2,825 fois pour être précis) joue un cran au-dessus, et ne constitue donc pas un doublon dans ma collection, bien qu'il partage le même programme. En outre, j'ai décidé de le faire jouer avec le style agressif, pour encore mieux distinguer son jeu de celui du Yeno (que je fais jouer en style normal).


Le vilain Cavalier des pièces modernes !


Le Chesslight/425XLights semble moderne, mais c'est un cas rare dans le petit monde des échiquiers électroniques : il est en vente depuis plus de vingt ans !
Le Chessman Elite/430XT dépasse, quant à lui, le quart de siècle (1994-2022), et ce n'est peut-être pas fini ...


Le Chesslight donne envie de jouer avec la lumière !

Conchess Escorter + module standard

Année : 1982
Programmeur : Ulf Rathsman
CPU : 6502 @2Mhz
ROM : 24Ko
Niveau Elo : 1447
(1477 FIDE)
CMhz : 2
Rperf : 83%
Taille de case : 2,8cm

J'ai longtemps été réticent à intégrer un Conchess à ma collection : nombreux sont les témoignages de pannes, en particulier de défaillances d'interrupteurs "Reed". Il s'agit en effet de plateaux de jeu auto-répondeurs, disponibles en trois formats : l'Escorter ici présenté, l'Ambassador et le Monarch ; tous trois disposant de la même technologie ; mais de taille et finition croissantes. L'annonce d'un exemplaire parfaitement fonctionnel m'a décidé, et j'ai investi 150€ dans ce bel Escorter dont l'encombrement réduit me convient parfaitement. J'aime ses coloris argent et cuivre ! La marque Conchess a été créée par Consumenta Computer à Munich, précédemment distributeur en Allemagne des machines Fidelity Electronics ; la production a été confiée à Waltham Electronics en Irlande ; et le programme est basé sur Princhess du Suédois Ulf Rathsman. Princhess venait d'obtenir une impressionante seconde place derrière la machine Fidelity X (eXperimental) - au WMCCC (World MicroComputer Chess Championship) à Travemünde, en septembre 1981. Les trois plateaux Conchess sont modulaires, et ne contiennent ni programme ni micro-processeur ; le principe annoncé était de permettre l'actualisation tant logicielle que matérielle par le biais d'achat de nouveaux modules à venir (deux emplacements sont disponibles sous le plateau). La promesse fera long feu, Consumenta faisant faillite dès 1983. Heureusement le flambeau sera repris en Allemagne, par Loproc (
'computer und logikprozessor systeme', qui avait développé le prototype / EES 'Elektronic Entwicklung Service') et de nouveaux modules apparaitront. Cet Escorter est doté du module standard vendu initalement, dont le niveau de jeu reste modeste (et me convient bien !). Il bénéficie de quelques qualités tactiques mais manque de "finish" pour convertir efficacement en gains certaines parties qu'il a pu dominer. Il lui manque notamment de savoir éviter certaines triples répétitions. La détection de pièce sur une des cases s'est avérée faiblarde : inopérante à réception du jeu, ranimée avec le truc de l'aimant un peu plus fort (une pièce du Vonset !), j'ai pu jouer une douzaine de parties avant qu'elle ne cesse à nouveau de fonctionner. Il me restait un interrupteur Reed MKA14103 de la précédente réparation de mon Saitek Blitz, j'ai donc ressorti mon fer à souder et ouvert l'Escorter. Pas de précédente réparation visible, donc si la panne d'un switch Reed va dans le sens de la réputation acquise par les machines Conchess, un switch hors service après 40 ans de bons et loyaux services reste très raisonnable ! Après cette petite intervention, l'Escorter est redevenu 100% fonctionnel.

Scisys Kasparov Chess Companion III

Année : 1986
Programmeur : Julio Kaplan
CPU : 6301Y @8/4Mhz
ROM : 16Ko
Niveau Elo : 1524
(1535 FIDE)
CMhz : 1,68
Rperf : 88%
Taille de case : 2,5cm

Le micro-contrôleur 6301Y cadencé à 2Mhz (8 divisé par 4) est typique des machines 16K de grande diffusion, il est moins coûteux mais aussi moins performant qu'un 6502. Il équivaut tout de même en puissance de calcul pure à un 6502 à 1,6Mhz qu'on trouve par exemple dans un Sensory 9 de première génération. J'ai acheté cette machine (50€) pour intégrer à ma collection un programme de Julio Kaplan (assisté de Craig Barnes), et je n'ai pas été déçu. La maîtrise échiquéenne du champion du monde junior apporte un style de jeu tout à fait intéressant à cet échiquier électronique, moins stéréotypé dans sa logique que d'autres, à mon avis. Le Wiki du site schach-computer.info précise que sa réflexion permanente prépare les réponses aux trois coups les plus plausibles de l'adversaire, mais la documentation ne l'indique pas clairement, et mes tests ont systématiquement révélé un et un seul coup préparé, ce qui semble raisonnable compte-tenu du hardware très limité (seulement 256 octets de RAM !). On touche ici une des limitations d'un micro-contrôleur "singlechip" tel le 6301Y : il intègre CPU, RAM et ROM dans le même composant, dans une logique industrielle de réduction de coût, et ajouter de la RAM externe mettrait à mal cette logique : il faut faire avec le disponible, là où un CPU 6502 disposera nécessairement d'un banc de mémoire RAM adapté (2Ko par exemple pour un Sensory 9, soit 8 fois plus).

Vonset (ou Femuey) L6 v1

Année : 2022
Programmeur : équipe Vonset
CPU : non communiquée
ROM : non communiquée
Niveau Elo : 1528
(1538 FIDE)
CMhz : inconnu
Rperf : inconnu
KT : 1441
Taille de case : 2,8cm

J'ai commandé ce Vonset L6 smart board directement de Chîne via ce site, au prix de 198$ livraison incluse (195€ au cours de change alors en vigueur), après quelques échanges avec son chef de produit, qui a rejoint un groupe de discussion sur le thème des échecs électroniques. La démarche expliquée m'a semblée intéressante : après avoir produit des années durant des jeux d'entrée de gamme réutilisant des programmes faibles, la fabrique s'est renforcée d'une équipe de développement matériel et logiciel, a revu à la hausse les capacités du moteur d'échecs (basé sur des algorithmes connus), et a redéfini une gamme de produits dont le L6 serait le premier représentant (un L6+ et un L6 Pro seraient dans les plans). Il n'est pas évident de cerner de quelle entreprise il s'agit, on parle ici de Vonset Intelligent Electronic Technology (Shenzhen) Co., Ltd ; dont la première utilisation commerciale remonte à fin 2020, et enregistrée aux Etats-Unis en Octobre 2021. Qui du coup produisait les modèles d'entrée de gamme précédents ? Il s'agit probablement de Year Vantage Holdings Limited, connue pour être propriétaire des marques BrainGames, Krypton et RYO qui partagent certains modèles avec les Vonset ou Femuey d'entrée de gamme. Femuey (Femuey Intelligent Electronic Technology (Shenzhen) Co., Ltd.) apparait en alternative à Vonset dans certains cas ou pour certains pays ; je n'ai pas réussi à deviner une règle pour l'utilisation de l'une ou l'autre marque ; mais ce sont bien les mêmes produits, tant en apparence qu'en références. Et pour simplifier le tout, le mode d'emploi de mon Vonset cite également "Fermi smart board" par "Fermi Technology". Fermi semble être la marque systématiquement inscrite sur les L6 photographiés en Chîne ; et à son allumage l'échiquier affiche un grand "F" majuscule au moyen de ses diodes de cases.
Ces diodes sont un élément-clé et très visuel du design de cet échiquier électronique : chaque case peut s'illuminer d'une couleur parmi plusieurs (vert, bleu, rouge, violet, blanc). Violet signale un point d'attention (Roi en échec par exemple), blanc la case départ d'un coup (et vert la case d'arrivée d'un coup du L6) ; quant à vert/bleu/rouge elles permettent de qualifier les coups jouables d'une pièce que le joueur a soulevée en vue de la déplacer : vert pour une case sans danger particulier, rouge pour une case où la pièce sera menacée, bleu pour une case particulièrement conseillée. Il s'agit ainsi d'une assistance légère aux débutants, montrant les coups jouables pour la pièce sélectionnée, et suggérant de bien réfléchir si on pense jouer une case rouge. L'analyse menant aux couleurs des cases est uniquement "de surface", ainsi une case rouge peut très bien être une cible correcte, par exemple si la menace de capture de la pièce jouée peut être suivie par une re-capture résultant en un simple échange. Une tentative de coup illégal allumera en rouge la case d'arrivée incorrecte. Bien sûr le dispositif d'assistance peut être désactivé dans les options, et les LEDs sont de luminosité réglable sur deux niveaux. Les coups sont également annoncés par une voix synthétisée (de femme, en anglais, et là encore son activation, niveau de détail et le niveau sonore sont réglables). L'échiquier est auto-répondeur, il suffit de soulever les pièces très naturellement de leur case départ puis de les reposer à leur case arrivée (sans les glisser, pour ne pas activer de détecteur intermédiaire). La détection se fait grâce à un aimant puissant présent sous chaque pièce, qui maintient parfaitement la position en place : un plus pour en faciliter l'usage avec des enfants.

Le second élément visuel clé du L6 est son afficheur à encre électronique (bien lisible quelque soit l'angle de vision et sous quasi-toutes conditions de lumière). Il est capable d'afficher la position complète, le score évalué de la position, l'historique des coups ; et permet de naviguer aisément dans les menus du logiciel. Le L6 offre des fonctionnalités utiles, telles l'activation d'une horloge de jeu (sans influence sur le temps de réflexion de l'ordinateur), la reprise de coups (illimitée en mode d'entraînement), la sauvegarde automatique et la conservation détaillée des trois dernières parties, la mise hors tension automatique en cas d'inactivité prolongée. Il est aisé d'ajourner une partie ; sa reprise est immédiate si les pièces sont restées en place, sinon l'affichage permet de les replacer et reprendre le cours du jeu (un tiroir du boîtier permet d'y ranger les pièces). Un mode exercice avec 1000 positions à résoudre est également proposé.
Le niveau de jeu se règle sur vingt niveaux, au temps de réponse instantané (ou tout comme) jusqu'au niveau 17. A partir du niveau 18 une petite animation de LEDs propose de patienter pendant la réflexion du programme, de l'ordre de 2 à 5 secondes. La moyenne sera de moins de 10s par coup pour le niveau 19, et moins de 20s pour le 20ème et dernier niveau, le plus fort. Attention, il s'agit bien de moyennes incluant le jeu rapide en fin de partie ; en milieu de partie avec encore beaucoup de pièces vous pouvez les multiplier jusqu'à quatre ou cinq fois.
Quant aux dix premiers niveaux, ils ne présentent d'intérêt que pour initier des enfants en leur évitant toute défaite : l'ordinateur évitera soigneusement de gagner. A partir du niveau 11, il reste un adversaire vraiment facile, mais concluera la partie par un mat si vous lui en donnez l'occasion. Les niveaux dignes d'intérêt sont donc ceux de 11 à 20, et la croissance du niveau de jeu y semble assez bien échelonnée.
Son style de jeu est assez dynamique ; il n'hésite pas à initier des attaques même s'il n'a visiblement pas tout calculé ; signe probable d'une approche sélective dans sa recherche. Parfois l'attaque aboutit assez brillamment, parfois elle échoue ; et il peut commettre des gaffes même jusqu'aux niveaux 19 et 20, ce qui lui confère un style de jeu assez humain, agréable pour un joueur de niveau intermédiaire (ce que je suis !). Réactif et attractif, simple d'utilisation, il convient particulièrement bien à l'initiation et l'entraînement d'enfants, en plus de pouvoir plaire aux adultes.



Grâce à son affichage complet (avec score au centième de pion) et à la possibilité (aisée et efficace) de programmer des positions, j'ai pu lui faire passer le test de Khmelnitsky. Comme il est impossible de lui forcer un temps de réflexion long (typiquement 3 minutes que j'accorde aux autres échiquiers électroniques), je n'ai pu qu'utiliser son niveau maximum, le 20, qui n'atteint que rarement 90 secondes, et n'utilise guère plus de quelques secondes sur les positions de fins de partie. Eh bien malgré ce handicap, il a obtenu un score digne du haut de la catégorie au-dessus, au même niveau qu'un Fidelity Excellence ou un Saitek Kasparov Blitz ! Ses principales forces sont la capacité à repérer les menaces, le calcul, et la tactique. Comme souvent avec les programmes d'échecs, le L6 est plus à l'aise à contre-attaquer qu'à attaquer lui-même. La maîtrise stratégique est faible, et le manque de connaissances au niveau des finales est bien visible (il se permet tout de même de faire mieux que le Blitz en ce domaine !). Un adversaire humain de niveau équivalent aura intérêt à jouer serré jusqu'à l'approche de la finale, où il lui sera plus facile de prendre le dessus.

Mephisto Mirage

Année : 1984
ProgrammeurThomas Nitsche, Elmar Henne
CPU : 1806 @8Mhz
ROM : 16Ko
Niveau Elo : 1539
(1546 FIDE)
CMhz : 1,06
Rperf : 91%
KT : 1339
Taille de case : 3cm

Le module Mirage contient le programme du Mephisto II "S", encore accéléré de 6,1 à 8Mhz. J'ai initialement acquis ce module avec son plateau semi-sensitif spécifique (75€), mais une rangée de cases est tombée en défaut peu après l'achat. Pas grave, j'ai acquis pour un prix modique (45€) sur le eBay Allemand la "modular board" nue visible sur les photos ; le module et son adaptateur secteur une fois connectés le Mirage était à nouveau prêt à fonctionner. En revanche j'ai un peu galéré à l'équiper de pièces magnétiques adaptées : l'aimant est nécessaire pour activer les interrupteurs "reed" cachés sous les cases, et il faut à la fois une puissance suffisante pour faire réagir les switchs, mais pas trop pour éviter que les pièces se collent ou se repoussent, et aussi pour éviter de déclencher les switchs attenants. Des pièces de jeu d'échecs magnétique se sont avérées soit trop petites à l'échelle du plateau, soit trop puissantes avec les pièces lourdes (Roi, Dame) pour lesquelles les aimants intégrés sont de diamètre supérieur. J'ai finalement acheté un jeu de pièces spécifique au modular board, là encore sur le eBay Allemand (28€) : elles sont de la bonne taille à la fois à l'usage sur le plateau de jeu et pour les ranger dans les tiroirs attenants au module, et l'aimant est de taille constante. J'ai juste amélioré ces pièces en collant un fin rond de feutre pour un contact plus doux avec le plateau, sans perturber le fonctionnement du champ magnétique. Le confort de jeu avec le modular board est excellent, heureusement car le petit clavier intégré au module est lui peu agréable, avec ses petites touches aux sensations caoutchouteuses. La conjonction de l'agrément du plateau sensitif, du style de jeu "humain" du programme, et de son niveau à ma portée en fait un de mes échiquiers électroniques préférés. Allez, disons-le, c'est mon préféré.



Je m'attendais à trouver, avec ce programme de Nitsche et Henne, un profil atypique résultant du test de Khmelnitsky. Le fait est que non, en ce sens qu'on y retrouve les caractéristiques principales des programmes de son époque : robustes en défense, aptes à repérer les menaces, et jouant plus volontiers en contre-attaque qu'en attaque ; avec de meilleures capacités tactiques que stratégiques. La méconnaissance des sacrifices est également une caractérisque très commune. La capacité de calcul n'est pas aussi réduite que je le craignais. Finalement, le trait de caractère le plus marqué du Mirage est lui aussi largement partagé avec d'autres machines d'époque, mais particulièrement exacerbé ici : la force de jeu décroissant sensiblement, allant de l'ouverture, ici exceptionnellement forte (2330 Elo !), à la fin de partie très affaiblie ; en passant par un milieu de jeu solide.

Mephisto Maestro Travel

Année : 2004
Programmeur : Craig Barnes
CPU : H8 @7Mhz
ROM : 16Ko
Niveau Elo : 1551
(1555 FIDE)
CMhz : 4,55
Rperf : 85%
Taille de case : 0,7cm

Après la petite Calculator Chess, cet ordinateur d'échecs est le second de poche et à piles dans ma collection. Et c'est aussi un Saitek, et un Craig Barnes... En fait je recherchais un programme de cet auteur sur un hardware plus musclé, et j'ai eu l'opportunité d'acquérir ce Maestro Travel en parfait état pour 35€, près de chez moi. C'est un bel objet, bien fini, au format PDA même s'il est un peu épais comparé aux assistants personnels les plus connus. Comme un Palm, il offre un écran tactile qu'on utilise avec un stylet. Le graphisme des pièces est  simple et bien reconnaissable, l'écran rétro-éclairé offre un excellent confort de jeu. Ce format est vraiment bien adapté pour jouer en situation de mobilité : aucun risque de perdre les petites pièces d'un échiquier de poche. Le programme a quelques défauts visibles, par exemple il est capable d'annoncer un mat en deux coups (effectif) et de faire pat au coup suivant ! Mais rassurez-vous, dans la plupart des cas, lorsqu'il a partie gagnée, il gagne... Puisque la comparaison avec un PDA est tentante, il est légèrement plus fort que PocketChess sur un Sony Clié 4 à 5 fois plus rapide (Dragonball @33Mhz).

Fidelity Champion Sensory Chess Challenger

Année : 1981
Programmeur : Dan & Kathe Spracklen
CPU : 6502 @1,95Mhz

ROM : 32Ko
Niveau Elo : 1572
(1571 FIDE)
CMhz : 1,95
Rperf : 90%
Taille de case : 2,5cm

Si Sargon 2.5 présenté plus haut dans cette page a été la première machine réputée présenter un niveau de jeu correct, celle-ci a été une des premières à se voir reconnaître des progrès en fin de partie. Elle est aussi la première production de Fidelity intégrant un programme des époux Spracklen. Il s'agit donc de l'ancêtre de toute la lignée des forts programmes de Fidelity, et il a déjà des gènes (notamment la réflexion permanente) de Sargon III qui sortira deux ans plus tard, fin 1983 sur Apple II, avant d'être adapté en 1984 sur divers autres micro-ordinateurs. Mais surtout, c'est le vainqueur du tout premier championnat du monde des micro-ordinateurs, WMCCC (World MicroComputer Chess Championship) à Londres, en septembre 1980. Il confirmera ce titre à quelques jours d'intervalle en remportant également le premier championnat d'Amérique du Nord d'échecs sur  micro-ordinateurs. Il aura enchaîné neuf victoires d'affilée lors des neufs tours cumulés sur ces deux compétitions, c'est dire sa domination. Il restera au "top" des tests de la revue Europe Echecs de novembre 1981 à avril 1982, seulement délogé par l'arrivée de son successeur, le Fidelity Elite Champion Sensory Chess Challenger (le nom commence à être bien long !) à l'horloge deux fois plus rapide. C'est aussi une belle machine, lourde avec son cadre de bois, bien finie. Elle reprend le format du Voice Sensory Chess Challenger de 1980, n'en différant extérieurement que par la mention "Champion". Le contenu est sensiblement différent, le "Voice" étant doté d'un programme de Ron Nelson bien moins fort, et tournant sur un Z80 à 4Mhz, moins performant que le 6502 à 2Mhz. Les deux échiquiers électroniques ont en revanche bien en commun la voix synthétisée (mon exemplaire étant doté de la voix francisée, parfois amusante : "castle"-"short" devient "roque"-"petit") et 64 parties classiques de grand-maîtres, pour s'entraîner à retrouver les meilleurs coups. Il est également possible de sélectionner et pratiquer une ouverture de son choix. Si on déduit la place en ROM occupée par ces fonctionnalités, notamment la voix, on peut évaluer la taille du programme à de 16 à 20Ko, à fin de comparaison avec les autres machines. Une autre particularité du Champion est de permettre le réglage de niveaux de type "tournoi" (nombre de coups à jouer sur un temps donné, avec une cadence primaire puis une secondaire - exemple, 40 coups en 10 minutes, puis 20 coups toutes les 5 minutes). La procédure est toutefois un peu complexe ; utilisant le petit clavier à six touches présent sur la console inclinée. Selon la fonction utilisée, les touches ont des significations diverses : la documentation est donc indispensable. Les petites touches souples ont tendance à perdre leur conductivité à l'usage (façon vieille télécommande de télévision) et peuvent nécessiter d'appuyer fortement, quand elles ne deviennent pas totalement inopérantes. C'était le cas pour cet exemplaire par ailleurs en excellent état, complet avec son adaptateur secteur d'origine, la documentation, et la valise de rangement Rexton (distributeur de Fidelity Electronics en France) et acquis pour 105€ sur "le bon coin". Le démontage/remontage est délicat mais faisable, et j'ai collé de petites pastilles d'un solide papier d'aluminium à l'intérieur des touches ; et le clavier fonctionne à nouveau. Les petites pièces en bois sont vraiment jolies, et je suis convaincu que Fidelity s'est fourni en France auprès de Chavet (déjà importé aux US, par exemple fournissant la "Pacific Game Company", et "Cavalier"). Je vous laisse comparer avec LA pièce de référence, le cavalier Chavet :







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