Mes machines de niveau "joueur de club moyen, troisième catégorie"

Fidelity Sensory Chess Challenger 9 "b"

Année : 1983
Programmeur : Dan & Kathe Spracklen
CPU : 6502 @1,88Mhz
ROM : 16Ko
Niveau Elo : 1616
(1604 FIDE)
CMhz : 1,88
Rperf : 93%
Taille de case : 2,5cm

Cet échiquier électronique a lui aussi marqué le marché en proposant un niveau de jeu solide, propre à des machines de haut de gamme de l'époque, à un prix abordable. Je l'ai pendant un temps considéré trop proche de l'Excellence pour le rechercher, mais considérant ce dernier trop fort pour moi, le Sensory 9 devenait tentant, et je n'avais alors aucune machine à une LED par case, ce qui constituait un argument d'achat. Ce qui m'a finalement décidé ? Ce classement qui consacre le Sensory 9 à une belle 12ème place des machines qu'un collectionneur peut souhaiter. Je ne regrette pas cet achat, car si le "9" est effectivement un bon joueur, il reste battable à mon niveau, et agréable à utiliser. Son design est moins tristounet que celui de l'Excellence. J'ai eu un peu de chance car sans l'avoir recherché, le "9" que j'ai reçu (achat sur "le bon coin" pour 40€ !) s'est avéré être un "9b" (reconnaissable à son n° de série 32xxxx et surtout à sa réponse 1. ...... b6 à 1. h4). Le "9b" bénéficie à la fois d'une évolution logicielle (il est réputé reprendre certains raffinements apportés par le programme "Budapest" de l'Elite Auto Sensory) et d'une horloge plus rapide que les 1,6Mhz du premier modèle. Usuellement, un "9b" est cadencé à 2Mhz... Cependant cet échiquier semble issu des toutes premières productions
"9b" ; son n° de série correspond à un lot du 26 août 1983 et son n° de modèle est incorrect (SU9 au lieu de SC9) ; et mes mesures de temps de réponse sur positions de test, ensuite affinées avec un émulateur, ont montré que son horloge est à 1,88Mhz.

Novag Constellation 3.6/Quattro

Année : 1986
Programmeur : Dave Kittinger
CPU : 6502 @3,6Mhz
ROM : 16Ko
Niveau Elo : 1645
(1626 FIDE)
CMhz : 3,6
Rperf : 92%
Taille de case : 2,5cm

Novag réagit ici dans la course aux machines fortes à prix abordable, notamment pour contrer le succès du Sensory 9. Le Constellation est produit initialement en version 2Mhz en 1983, puis évolue à 3,6Mhz en 1984, et sa version la plus aboutie sera le fameux Super Constellation 56K, 4Mhz de 1984 ; une machine ayant une cote très élevée. A noter que la mention "Super", dans la gamme Novag, signale les machines disposant d'accessoires connectables. J'ai trouvé ce "3.6" à prix raisonnable (60€) pour venir représenter dans ma collection les "bons vieux Kittinger 16K", du temps où le maître travaillait encore pour Novag (jusque 2003). Contrairement au Carnelian II, il n'y a que 8 niveaux mais la réflexion permanente est active, et la CPU est plus de quatre fois plus puissante. A noter, la possibilité (non documentée - cet exemplaire de 1986 semble doté d'une ROM de Quattro) d'afficher la profondeur de réflexion en suivant la même procédure qu'avec un Super Connie : après Set Level, appuyer sur la touche du fou (Sound et Depth Search sur le Super Connie) avant de quitter par Go le réglage du niveau de jeu (voir la vidéo). La profondeur de recherche s'affiche en base deux avec les diodes 8 (représentant 2^0 soit 1) à 5 (représentant 2^3 soit 8).
Mise à jour
: un autre exemplaire doté de la même référence de ROM et produit à la même période, analysé dans le but d'émuler le 3.6, montre qu'il ne s'agit pas d'une machine modifiée, mais bien d'une série produite par Novag. Le contenu de la ROM a été comparé à celui d'une ROM de Quattro, il est identique. On peut supposer que Novag devait finir d'écouler ses boîtiers et circuits imprimés de Constellation 3.6 alors que la nouvelle ROM était déjà en production pour le Quattro, et vue leur compatibilité, continuer à produire l'ancienne ROM en parallèle aurait été un non-sens économique ; de même que réimprimer les boîtiers et les documentations utilisateurs du 3.6. D'un point de vue marketing enfin, communiquer sur un 3.6 concurrent du Quattro n'aurait pas eu de sens. Les fonctionnalités apportées par la ROM du Quattro sont : l'affichage de la profondeur de recherche déjà décrit, 8 niveaux d'apprentissage (à profondeur de recherche fixe), et l'annonce des mats forcés (diodes 1 à 8).
Le design est assez agréable, avec une mention particulière pour les pièces présentant un aspect moiré :


CXG Super Enterprise

Année : 1986
Programmeur : Kaare Danielsen
CPU : 6301Y @8/4Mhz
ROM : 16Ko
Niveau Elo : 1686
(1657 FIDE)
CMhz : 1,68
Rperf : 97%

KT : 1260

Taille de case 
: 3,7cm


Kaare Danielsen a fait sensation cette même année 1986 en venant affronter les mainframes et les prototypes de machines spécialisées au WCCC (World Computer Chess Championship) à Cologne, avec son programme 16K sur un boîtier portable d'Advanced Star Chess. Il obtiendra 1,5 points sur 5, ayant battu un Amdahl 5860 et fait nul avec un CDC Cyber 175, avec son minuscule micro-contrôleur 6301Y ! La version 16K est nettement plus difficile à trouver que la 4K, même si elle a équipé plusieurs machines (Les CXG Super Enterprise et Advanced Star Chess donc, mais aussi le Super Crown, le Sphinx Titan ; et le Mephisto Merlin 16K). J'ai longtemps surveillé les petites annonces, vu passer quelques machines en mauvais état, et finalement pu acquérir pour 38€ au UK ce beau Super Enterprise, au plateau semi-sensitif de grande taille. A noter que cet échiquier offre deux dames supplémentaires, une noire et une blanche, ce qui est peu courant. Le design tout en longueur des pièces présentant toutes le même diamètre à leur base est original ; elles sont lourdes et agréables à manipuler. Plusieurs styles de jeu sont sélectionnables (le style "agressif" est le plus performant, selon le test Spacious_Mind) ; le niveau est globalement fort mais un peu inconstant (mélange de coups forts et de coups faibles).



Test de Khmelnitsky : l'inconstance se voit, particulièrement dans la chute de niveau de jeu entre la sortie de bibliothèque d'ouverture, plus que maîtrisée, et la fin de partie vraiment très faible ; en passant par un jeu solide en milieu de partie. Je précise avoir réalisé le test en style agressif. Le résultat n'est pas brillant, avec près de 80 points KT de moins que le module Mephisto Mirage, classé dans la catégorie précédente ! Ce qui fait  la différence pour le meilleur classement Elo du Super Enterprise, ce sont les dimensions tactique (+177 points KT, comparé au Mirage) et stratégie (+138 points KT). Des qualités génériques qui semblent donc avoir une influence déterminante sur la performance d'un programme d'échecs ! Comme la plupart des échiquiers électroniques, le Super Enterprise est plus à l'aise en contre-attaque qu'en attaque, et c'est très net malgré le choix du style agressif.

Novag Beluga

Année : 1990
ProgrammeurDave Kittinger
CPU : 6301Y @16/4Mhz
ROM : 16Ko
Niveau Elo : 1695
(1663 FIDE)
CMhz : 3,36
Rperf : 95%

KT : 1474

Taille de case : 2,5cm

Attention, les pièces sur ces photos ne sont pas d'origine : j'ai acheté cet exemplaire en parfait état, dans son emballage d'origine et accompagné de son manuel utilisateur, mais j'ai reçu des pièces de substitution, bien trop grandes et ... très moches. Ce Beluga était pourtant présenté à la vente sur "le bon coin" accompagné d'une photo montrant les pièces d'origine ... après coup, j'ai pu établir que cette photo avait été repiquée sur internet. Google Images permet en effet des recherches par import d'une image ou par spécification de son URL ; une précaution que je prendrai désormais avant un achat. Cependant le Beluga m'intéressait surtout pour son jeu et pour le design agréable de son plateau, et à 35€  j'aurais eu mauvaise grâce à me plaindre de cet achat. Je l'ai équipé des pièces en bois d'un jeu de voyage magnétique 25x25cm, très semblables à celles du Novag Carnelian 2, et que je trouve très réussies. Le Beluga est un concurrent direct au Mephisto Europa A : sorti la même année, de disposition et taille similaires, il présente quelques plus : le plateau de jeu occupe mieux l'espace, ce qui lui permet d'être un peu plus grand, les coups et des informations sur la réflexion s'affichent dans la fenêtre LCD (en plus des diodes de coordonnées), et le micro-contrôleur est ici poussé au double de la vitesse courante d'un 6301Y, soit 4Mhz. Un défaut à noter : le manque de rigidité du plateau de jeu, sans doute dû à un plastique trop souple et insuffisament soutenu par dessous. Bien que les cases soient sensibles et ne nécessitent qu'une faible pression, l'appui au niveau des cases les plus centrales déforme l'échiquier légèrement, et cela suffit pour donner une sensation de manque de qualité.
Mise à jour : j'ai acquis un Novag Super Nova (le grand frère du Beluga, même processeur dans le même boîtier, mais avec un programme 32K) qui s'est avéré défectueux, mais dont au moins j'ai pu reprendre les pièces pour rééquiper "comme d'origine" le Beluga :





Grâce à sa fenêtre d'affichage, le Beluga est éligible au test de Khmelnitsky. En le pratiquant, j'ai remarqué une fonctionnalité intéressante et, à ma connaissance, assez rare : dès la mise en place d'une nouvelle position, on peut demander l'affichage du score blanc ou noir : le programme répond en moins d'une seconde, et affiche donc une évaluation statique (ou de très faible profondeur d'analyse), essentiellement basée sur le matériel présent (mais pas que : le score blanc ou noir n'est pas symétrique, le camp ayant le trait change la valeur absolue). Et c'est un petit contrôle supplémentaire de la bonne saisie de la position, par exemple une position équilibrée doit renvoyer un score proche de zéro. Fort heureusement, la même fonction "Info" utilisée après analyse de l'ordinateur indique le score retenu après réflexion. Le profil de compétences est assez proche de ceux de l'Excellence et du Challenge présentés ci-après, ce qui laisse à penser à une approche essentiellement brute force, faiblement sélective. Le Beluga sort plutôt bien de la phase d'ouvertures, tient son rang en milieu de partie avant de sensiblement faiblir en finale. Les connaissances théoriques en finale manquent cruellement. Malgré l'horloge plutôt rapide pour un 6301Y, le micro-contrôleur ne fait pas de miracles en calcul. Le Beluga est moins à l'aise à l'attaque qu'à la contre-attaque, mais ce petit déséquilibre, usuel chez nos échiquiers électroniques de cette époque, n'est pas trop marqué. Repérer les menaces et compétences tactique sont, là encore comme pour beaucoup d'autres, des points solides. La bonne suprise, c'est la pertinence stratégique évaluée 1834 points Elo, le meilleur score de cette catégorie. Le Beluga se permet même de surpasser nombre de machines 32K sur cette dimension !

Mephisto Europa A

Année : 1990
Programmeur : Frans Morsch
CPU : 6301Y @8/4Mhz
ROM : 16Ko
Niveau Elo : 1715
(1679 FIDE)
CMhz : 1,68
Rperf : 99%
Taille de case : 2,2cm

L'échiquier électronique le plus fort sur micro-contrôleur 6301Y (à vitesse standard). Son programme issu de Nona de Frans Morsch fait merveille, avec un niveau de performance équivalent à celui de l'Excellence. Il est particulièrement fort sur le plan tactique, un peu moins en stratégie et montre quelques faiblesses en fin de partie. Ce petit échiquier électronique d'initiation a été largement diffusé en Allemagne, je l'ai toutefois trouvé en France pour 40€. Les cases semi-sensitives sont un peu raides, les touches sont carrément dures et l'ensemble un peu petit, mais son petit prix au regard du niveau de jeu compense largement.




Tandy Chess Champion 2150

Année : 1988
Programmeur : Julio Kaplan
CPU : 65C02 @3Mhz
ROM : 64Ko
Niveau Elo : 1758
(1711 FIDE)
CMhz : 3
Rperf : 99%

KT : 1374

Taille de case : 2,5cm

Le style de jeu intéressant du Scisys Companion III m'a donné envie d'acquérir la version "lourde" (ici en version "B") du programme de Julio Kaplan (comme toujours secondé par Craig Barnes). 72K de mémoire annoncés (incluant 8K RAM), un 6502 à 3Mhz, une bibliothèque d'ouverture de 100.000 demi-coups... C'est le grand frère du précédent, équipé d'un afficheur sophistiqué capable de partager de nombreuses informations (coup envisagé, profondeur de recherche, évaluation de la position) en sus de représenter l'échiquier. J'ai hésité un temps avec le Scisys Turbo King, hébergeant le même programme (ou très proche), mais ce dernier est nettement plus coté (j'ai acheté le CC2150 60€), encore plus rapide avec un 6502 à 5Mhz (trop fort pour moi...) et je tenais à inscrire une machine Tandy (Radio-Shack) dans ma collection, avec une pensée nostalgique pour mon vieux TRS-80.



Dans sept dimensions sur douze, le Tandy Chess Champion 2150 talonne le Fidelity Excellence, et le surpasse même légèrement en calcul et tactique. Il est par contre nettement plus faible en stratégie, en finales théoriques et en aptitude à repérer les menaces ; même si cette dernière dimension reste de bon niveau. Il débute bien ses parties, mais s'affaiblit ensuite et doit attendre des opportunités tactiques pour contre-attaquer. Il est bien sûr logique de le comparer au Saitek Turbo King II qui intègre un programme proche, mais sensiblement plus rapide (6502 à 5Mhz au lieu de 3 pour le CC 2150) : on peut remarquer que ses points faibles (stratégie, finale, attaque) ne progressent quasiment pas avec l'accélération, et sont donc des faiblesses intrinsèques au logiciel. La dimension qui s'améliore le plus avec le gain en vitesse est la capacité de calcul, ce qui est tout à fait logique (même si une autre raison doit y contribuer : un probable allègement de la fonction d'évaluation, voir l'analyse du Turbo King II page suivante).

Fidelity Excellence

Année : 1985
Programmeur : Dan & Kathe Spracklen
CPU : 65C02 @3Mhz
ROM : 16Ko
Niveau Elo : 1780
(1727 FIDE)
CMhz : 3
Rperf : 100%
KT : 1441
Taille de case : 2,5cm

Acheté neuf l'année de sa sortie avec l'une de mes premières paies, conservé jusqu'à ce jour, c'est mon jeu d'échecs électronique de référence. Quel choc lorsque j'ai découvert son niveau de jeu, par comparaison à mon précédent Chess Challenger 7 ! Autant je ne me rappelle pas avoir jamais perdu face au CC7, autant je ne me rappelle pas avoir jamais gagné face à l'Excellence... Mais pas d'inquiétude, je lui trouve des adversaires électroniques capables de le punir... Ah si, tiens, à force de jouer j'ai trouvé un bug dans sa bibliothèque d'ouvertures, l'Excellence perd un cavalier avec les blancs dans cette séquence : 1.c4 e5 2.Nc3 Nf6 3.Nf3 Nc6 4.Nxe5? bon d'accord, là je gagne, mais ce n'est pas drôle. Cette machine a été largement diffusée pour son rapport prix/niveau de jeu ; Fidelity a tiré les prix avec ce design simplifié, avec des LEDs uniquement sur les coordonnées. J'ai pu réaliser son test de Khmelnitsky grâce à son clône Fidelity Excel Display 3Mhz :



Dans ma page d'introduction, j'évoquais le côté "a tough nut to crack" de cette machine : on le reconnait bien ici, avec des points forts en ouverture et milieu de jeu, avec un bon jeu positionnel (stratégie), elle vous offrira donc peu d'ouvertures a priori ; et son aptitude à repérer les menaces, défendre et contre-attaquer tout en reconnaissant les motifs tactiques saura punir toute initiative inconsidérée. Par contre, sa puissance de calcul reste un point faible, lié d'une part à l'ancienneté du processeur, d'autre part à l'approche essentiellement "force brute" du programme qui ne lui permet pas d'explorer des lignes de jeu très en profondeur. Comme pour beaucoup d'échiquiers électroniques de cette période, la force baisse en finale, l'approche matérialiste ne favorise pas le choix de sacrifices, et le programme n'est pas à l'aise pour attaquer (manque de plan d'attaque). Il tend à capitaliser sur sa solidité et attendre vos propres erreurs. Lecture recommandée : la page de Scandien sur le style des machines.

Saitek Blitz

Année : 1990
Programmeur : Julio Kaplan
CPU : H8 @10Mhz
ROM : 32Ko
Niveau Elo : 1783
(1730 FIDE)
CMhz : 6,5
Rperf : 97%
KT : 1441
Taille de case : 3,1cm

Lorsque j'ai acquis le Blitz (achat pour 100€ sur "le bon coin" frais de port inclus, soit 86,25€ pour la machine complète avec son emballage d'origine) j'avais déjà quatre échiquiers électroniques de Julio Kaplan, et huit machines équipées de processeur H8... Mais pas de Kaplan sur H8 ! Il s'agit du seul de ses programmes sur ce micro-contrôleur. Outre le Blitz, ce programme sera implémenté dans le Saitek Prisma (sorti la même année) et dans le RadioShack Chess Champion 2150L (2 ans plus tard, avec son H8 cadencé à 8Mhz au lieu de 10). Le Prisma est une machine magnifique (voir ici pour de belles photos), mais j'ai recherché le Blitz pour la cohérence de son concept. Les forts programmes de Julio Kaplan sont réputés pour leur évaluation sophistiquée, promesse de jeu de qualité ; au prix de la vitesse d'exploration de l'arbre des possibilités. Alors, même si le programme se concentre sur les séquences de coups les plus prometteuses grâce à la qualité de son évaluation, il lui faut du temps pour analyser correctement une position. Pas franchement l'idéal pour une partie rapide ... Alors pour justifier l'appellation "Blitz", le programme a été adapté, probablement avec l'aide de Craig Barnes, avec une évaluation largement allégée au profit de sa vitesse ; et le tout nouveau H8 a été retenu (il vient d'apparaître sur le marché). Résultat, le programme analyse de l'ordre de 730 positions par seconde. Rien d'exceptionnel, un GK2000 sur le même matériel est deux fois plus rapide avec son programme Morsch ... Mais comparé aux 95 positions par seconde du programme complet version "B" sur le Tandy 2150 (6502 à 3Mhz), permettant d'estimer à environ 160 positions par seconde la même version "B" sur le Saitek Turbo King (6502 à 5Mhz), l'accélération est flagrante (le Turbo King II version "D+", quant à lui, analyse environ 310 positions par seconde). D'ailleurs, le catalogue Saitek 1990 argumente : "le nouveau programme, puissant, associé à un tout nouveau processeur, en fait le plus rapide solutionneur de problèmes d'échecs de toute notre gamme". Plus intéressant à mes yeux, il résulte de cette adaptation un jeu sensiblement différent, qui justifiait d'intégrer ce programme à ma collection. Après le programme et le processeur, le plateau de jeu est le troisième élément adapté pour "blitzer" : plus grand (25x25cm, à comparer par exemple aux 20x20cm d'un Prisma ou d'un Turbo King) ce qui facilite la manipulation rapide des pièces, et surtout c'est un plateau auto-répondeur : il détecte automatiquement la présence des pièces et leur mouvement, sans qu'il soit besoin d'appuyer sur les cases, et il dispose d'une LED par case pour communiquer ses coups (qui sont également annoncés grâce à un afficheur LCD de 11 caractères). La technologie mise en oeuvre est originale : basée sur l'effet Hall et non sur des switchs reed (lesquels basculent de position ouverte ou fermée en fonction de la présence d'une pièce, équipée d'un aimant). Ici, chaque case est dotée de deux éléments (boucles de cuivre) dont un joue le rôle d'émetteur de champ magnétique, et l'autre le rôle de récepteur. Les pièces sont équipées d'un anneau métallique (non magnétique) et leur présence sur une case perturbe le champ détecté par le récepteur. Et ça marche ! Les innovations sur cet appareil ne s'arrêtent pas là : il fonctionne sans aucun clavier, d'où son look épuré. L'interface de commande utilise deux molettes discrètement placées sur le côté droit. Une roue crantée de sélection de mode (level, options, game, info, ready, set-up), et une roue libre de sélection de valeur (ou de fonction) dans le mode. Le mode sélectionné est directement imprimé sur la roue crantée (et lisible par la petite fenêtre de droite, marquée "Menu") tandis que la roue libre contrôle l'afficheur LCD de gauche, marqué "Data". La roue libre est équipée d'aimants, leur passage devant deux classiques switchs reed permet au programme de détecter les mouvements de la roue, libre de contraintes mécaniques. Ce dispositif inhabituel est très efficace et agréable dans certains modes nécessitant des actions répétées, par exemple pour la mise en place ou la vérification d'une position. Dans d'autres modes, il peine à convaincre : une touche dédiée donne accès direct à une fonction ; alors qu'une molette de sélection n'offre qu'un accès séquentiel... Ce dispositif ne sera d'ailleurs plus utilisé sur d'autres modèles. L'exemplaire que j'ai acheté avait un défaut à ce niveau : il ne détectait pas les changements de sens de rotation de la roue libre. Cela n'empêchait pas de jouer, mais réduisait l'efficacité de la sélection (faute de "retour arrière"), et la fonction de vérification de position n'était pas utilisable. Heureusement, les deux switchs reed concernés étaient accessibles sans tout démonter ; après identification du coupable (à l'ohmmètre) j'ai pu le remplacer (par un modèle MKA14103, vendu par deux pour 2,78€ soit moins de 5€ avec les frais de port !) et mon Blitz fonctionne désormais parfaitement.



Comme le Turbo King II présenté page suivante, le Blitz commence fort ses parties, avec un très bon niveau de jeu en sortie de bibliothèque d'ouvertures et en milieu de partie. Plus généralement, la parenté entre les deux programmes est flagrante, il suffit pour s'en convaincre d'utiliser la fonctionnalité "Comparer avec". Ainsi, la relative faiblesse du Turbo King II en finale (tant théorique que pratique) se retrouve ici ; encore accentuée du fait de la fonction d'évaluation moins sophistiquée du Blitz. A noter également, une force de calcul légèrement inférieure malgré le processeur 30% plus rapide ; en combinant cette information avec la meilleure identification des opportunités de sacrifice, on peut deviner que le programme du Blitz est un peu moins sélectif que celui du Turbo King II, procurant une vision plus large mais moins profonde.


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