Mes machines de niveau "joueur
de
club moyen, troisième catégorie"
Fidelity Sensory Chess
Challenger 9 "b"

Année :
1983
Programmeur : Dan
& Kathe Spracklen
CPU
: 6502 @1,88Mhz
ROM
: 16Ko
Niveau Elo
: 1610 (1599
FIDE)
CMhz
: 1,88
Rperf
: 93%
Taille de case :
2,5cm
Cet
échiquier électronique a lui aussi
marqué le
marché en proposant un niveau de jeu solide, propre
à des
machines de haut de gamme de l'époque, à un prix
abordable. Je l'ai pendant un temps considéré
trop proche
de l'Excellence pour le rechercher, mais considérant ce
dernier
trop fort pour moi, le Sensory 9 devenait tentant, et je n'avais alors
aucune machine à une LED par case, ce qui constituait un
argument d'achat. Ce qui m'a finalement décidé ?
Ce classement
qui consacre le Sensory 9 à une belle 12ème place
des
machines qu'un collectionneur peut souhaiter. Je ne regrette pas cet
achat, car si le "9" est effectivement un bon joueur, il reste battable
à mon niveau, et agréable à utiliser.
Son design
est moins tristounet que celui de l'Excellence. J'ai eu un peu de
chance car sans l'avoir recherché, le "9" que j'ai
reçu
(achat sur "le bon coin" pour 40€ !) s'est
avéré
être un "9b" (reconnaissable à son n° de
série
32xxxx et surtout à sa réponse 1. ...... b6
à 1.
h4). Le "9b" bénéficie à la fois d'une
évolution logicielle (il est réputé
reprendre
certains raffinements apportés par le programme "Budapest"
de
l'Elite Auto Sensory) et d'une horloge plus rapide que les 1,6Mhz du
premier modèle. Usuellement, un "9b" est cadencé
à
2Mhz... Cependant cet échiquier semble issu des toutes
premières productions "9b"
; son n° de série correspond à un lot du
26
août 1983 et son n° de modèle est
incorrect (SU9 au
lieu de SC9) ; et mes mesures de temps de réponse sur
positions
de test, ensuite affinées avec un émulateur, ont
montré que son horloge est à 1,88Mhz.
Novag
Constellation 3.6/Quattro

Année :
1986
Programmeur : Dave
Kittinger
CPU
: 6502 @3,6Mhz
ROM
: 16Ko
Niveau
Elo : 1642
(1624 FIDE)
CMhz
: 3,6
Rperf
: 91%
Taille de case :
2,5cm
Novag
réagit ici dans la course aux machines fortes à
prix
abordable, notamment pour contrer le succès du Sensory 9. Le
Constellation est produit initialement en version 2Mhz en 1983, puis
évolue à 3,6Mhz en 1984, et sa
version la plus aboutie sera le fameux Super
Constellation 56K,
4Mhz de 1984 ; une machine ayant une cote très
élevée. A noter que la mention "Super", dans la
gamme
Novag, signale les machines disposant d'accessoires connectables. J'ai
trouvé ce "3.6" à prix raisonnable
(60€) pour
venir représenter dans ma collection les "bons vieux
Kittinger
16K", du temps où le maître travaillait encore
pour Novag
(jusque 2003). Contrairement au Carnelian II, il n'y a que 8 niveaux
mais la réflexion permanente est active, et la CPU est plus
de quatre fois plus puissante. A noter, la possibilité (non
documentée - cet exemplaire de 1986
semble doté
d'une ROM de Quattro) d'afficher la profondeur de réflexion
en
suivant la même procédure qu'avec un Super Connie
:
après Set Level, appuyer sur la touche du fou (Sound et
Depth
Search sur le Super Connie) avant de quitter par Go le
réglage
du
niveau de jeu (voir la
vidéo). La profondeur de recherche s'affiche en
base deux avec
les diodes 8 (représentant 2^0 soit 1) à 5 (représentant
2^3
soit 8).
Mise
à jour
: un autre exemplaire doté de la même
référence de ROM et produit à la
même
période, analysé
dans le but d'émuler le 3.6,
montre qu'il ne s'agit pas d'une machine modifiée, mais
bien d'une série produite par Novag. Le contenu de
la ROM a
été comparé à celui d'une
ROM de Quattro,
il est identique. On peut supposer que Novag devait finir
d'écouler ses boîtiers et circuits
imprimés de
Constellation 3.6 alors que la nouvelle ROM était
déjà en production pour le Quattro, et vue leur
compatibilité, continuer à produire l'ancienne
ROM en
parallèle aurait été un non-sens
économique
; de même que réimprimer les boîtiers et
les
documentations utilisateurs du 3.6. D'un point de vue marketing enfin,
communiquer sur un 3.6 concurrent du Quattro n'aurait pas eu de sens.
Les fonctionnalités apportées par la ROM du
Quattro sont
: l'affichage de la profondeur de recherche
déjà
décrit, 8 niveaux d'apprentissage (à profondeur
de
recherche fixe), et l'annonce des mats forcés (diodes 1
à
8).
Le design est assez agréable, avec
une
mention particulière pour les pièces
présentant un
aspect moiré :

CXG Super
Enterprise

Année :
1986
Programmeur : Kaare
Danielsen
CPU
: 6301Y @8/4Mhz
ROM
: 16Ko
Niveau Elo
: 1673 (1647
FIDE)
CMhz
: 1,68
Rperf
: 97%
KT
: 1260
Taille de case :
3,7cm
Kaare
Danielsen a fait sensation cette même année 1986
en venant
affronter les mainframes et les prototypes de machines
spécialisées au WCCC (World Computer Chess
Championship)
à Cologne, avec son programme 16K sur
un boîtier
portable d'Advanced Star Chess. Il obtiendra 1,5 points sur 5, ayant
battu un Amdahl 5860 et fait nul avec un CDC Cyber 175, avec son
minuscule micro-contrôleur 6301Y ! La version 16K est
nettement
plus difficile à trouver que la 4K, même si elle a
équipé plusieurs machines (Les CXG Super
Enterprise et
Advanced Star Chess donc, mais aussi le Super Crown, le Sphinx Titan ;
et le Mephisto Merlin 16K). J'ai longtemps surveillé les
petites
annonces, vu passer quelques machines en mauvais état, et
finalement pu acquérir pour 38€ au UK ce beau Super
Enterprise, au plateau semi-sensitif de grande taille. A noter que cet
échiquier offre deux dames supplémentaires, une
noire et
une blanche, ce qui est peu courant. Le design tout en longueur des
pièces présentant toutes le même
diamètre
à leur base est original ; elles sont lourdes et
agréables à manipuler. Plusieurs styles de jeu
sont
sélectionnables (le style "agressif" est le plus performant,
selon le test Spacious_Mind) ; le niveau est globalement fort mais un
peu
inconstant (mélange de coups forts et de coups faibles).
Test
de Khmelnitsky : l'inconstance se voit, particulièrement
dans la
chute de niveau de jeu entre la sortie de bibliothèque
d'ouverture, plus que maîtrisée, et la fin de
partie
vraiment très faible ; en passant par un jeu solide en
milieu de
partie. Je précise avoir réalisé le
test en style
agressif. Le résultat n'est pas brillant, avec
près de 80
points KT de moins que le module Mephisto Mirage, classé
dans la
catégorie précédente ! Ce qui fait
la
différence pour le meilleur classement Elo du Super
Enterprise,
ce sont les dimensions tactique (+177 points KT, comparé au
Mirage) et stratégie (+138 points KT). Des
qualités
génériques qui semblent donc avoir une influence
déterminante sur la performance d'un programme
d'échecs ! Comme la plupart des échiquiers
électroniques, le Super Enterprise est plus à
l'aise en
contre-attaque qu'en attaque, et c'est très net
malgré le
choix du style agressif.
Mephisto
Europa A

Année :
1990
Programmeur : Frans
Morsch
CPU
: 6301Y @8/4Mhz
ROM
: 16Ko
Niveau Elo
: 1703 (1669
FIDE)
CMhz
: 1,68
Rperf
: 98%
Taille de case :
2,2cm
L'échiquier
électronique le plus fort
sur micro-contrôleur 6301Y (à vitesse
standard).
Son programme issu de Nona de Frans Morsch fait merveille, avec un
niveau de performance équivalent à celui de
l'Excellence.
Il est particulièrement fort sur le plan tactique, un peu
moins
en stratégie et montre quelques faiblesses en fin de
partie. Ce petit échiquier électronique
d'initiation
a été largement diffusé en Allemagne,
je l'ai
toutefois trouvé en France pour 40€. Les cases
semi-sensitives sont un peu raides, les touches sont
carrément
dures et l'ensemble un peu petit, mais son petit prix au regard du
niveau de jeu compense largement.
Novag Beluga

Année :
1990
Programmeur
: Dave
Kittinger
CPU
: 6301Y @16/4Mhz
ROM
: 16Ko
Niveau Elo
: 1704 (1670
FIDE)
CMhz
: 3,36
Rperf
: 95%
KT
: 1474
Taille de case :
2,5cm
Attention,
les pièces sur ces photos ne sont pas d'origine : j'ai
acheté cet exemplaire en parfait état,
dans son
emballage d'origine et accompagné de son manuel utilisateur,
mais j'ai reçu des pièces de
substitution, bien trop
grandes et ... très moches. Ce Beluga était
pourtant présenté à la vente
sur "le bon
coin" accompagné d'une photo montrant les pièces
d'origine ... après coup, j'ai pu établir que
cette photo
avait été repiquée sur internet.
Google Images
permet en effet des recherches par import d'une image ou par
spécification de son URL ; une précaution que je
prendrai
désormais avant un achat. Cependant le Beluga
m'intéressait surtout pour son jeu et pour le design
agréable de son plateau, et à 35€
j'aurais eu
mauvaise grâce à me plaindre de cet achat. Je l'ai
équipé des pièces en bois d'un jeu de
voyage magnétique 25x25cm, très
semblables à
celles du Novag Carnelian 2, et que je trouve très
réussies. Le
Beluga est un concurrent direct au Mephisto Europa A : sorti la
même année, de disposition et taille similaires,
il
présente quelques plus : le plateau de jeu occupe mieux
l'espace, ce qui lui permet d'être un peu plus grand, les
coups
et des informations sur la réflexion s'affichent dans la
fenêtre LCD (en plus des diodes de
coordonnées), et
le micro-contrôleur est ici poussé au double de la
vitesse
courante d'un 6301Y, soit 4Mhz.
Un défaut à noter : le manque de
rigidité du
plateau de jeu, sans doute dû à un plastique trop
souple
et insuffisament soutenu par dessous. Bien que les cases soient
sensibles et ne nécessitent qu'une faible pression, l'appui
au
niveau des cases les plus centrales déforme
l'échiquier
légèrement, et cela suffit pour donner une
sensation de
manque de qualité.
Mise à jour
: j'ai acquis un Novag Super Nova (le grand frère du Beluga,
même processeur dans le même boîtier,
mais avec un
programme 32K) qui s'est avéré
défectueux, mais
dont au moins j'ai pu reprendre les pièces pour
rééquiper "comme d'origine" le Beluga :
Grâce
à sa fenêtre d'affichage, le Beluga est
éligible au test de Khmelnitsky. En le pratiquant, j'ai
remarqué une fonctionnalité
intéressante et, à ma connaissance, assez rare :
dès la mise en place d'une nouvelle position, on peut
demander l'affichage du score blanc ou noir : le programme
répond en moins d'une seconde, et affiche donc une
évaluation statique (ou de très faible profondeur
d'analyse), essentiellement basée sur le matériel
présent (mais pas que : le score blanc ou noir n'est pas
symétrique, le camp ayant le trait change la valeur
absolue). Et c'est un petit contrôle
supplémentaire de la bonne saisie de la position, par
exemple une position équilibrée doit renvoyer un
score proche de zéro. Fort heureusement, la
même fonction "Info" utilisée après
analyse de l'ordinateur indique le score retenu après
réflexion. Le profil de compétences est assez
proche de ceux de l'Excellence et du Challenge
présentés ci-après, ce qui laisse
à
penser à une approche essentiellement brute force,
faiblement sélective. Le Beluga sort
plutôt bien de la phase d'ouvertures, tient son rang en
milieu de partie avant de sensiblement faiblir en finale. Les
connaissances théoriques en finale manquent cruellement.
Malgré l'horloge plutôt rapide pour un 6301Y, le
micro-contrôleur ne fait pas de miracles en calcul. Le Beluga
est moins à l'aise à l'attaque qu'à la
contre-attaque, mais ce petit déséquilibre, usuel
chez nos échiquiers électroniques de cette
époque, n'est pas trop marqué. Repérer
les menaces et compétences tactique sont, là
encore comme pour beaucoup d'autres, des points solides. La bonne
suprise, c'est la pertinence stratégique
évaluée 1834 points Elo, le meilleur score de
cette catégorie. Le Beluga se permet même de
surpasser nombre de machines 32K sur cette dimension !
Tandy Chess
Champion 2150

Année :
1988
Programmeur : Julio Kaplan
CPU
: 65C02 @3Mhz
ROM
: 64Ko
Niveau Elo
: 1746 (1702
FIDE)
CMhz
: 3
Rperf
: 98%
KT
: 1374
Taille de case :
2,5cm
Le
style de jeu intéressant du Scisys Companion III m'a
donné envie d'acquérir la version "lourde" (ici en
version "B") du
programme
de Julio Kaplan (comme toujours secondé par Craig Barnes).
72K
de mémoire annoncés (incluant 8K RAM), un 6502
à
3Mhz, une bibliothèque d'ouverture de 100.000 demi-coups...
C'est le grand frère du précédent,
équipé d'un afficheur
sophistiqué capable de
partager de nombreuses informations (coup envisagé,
profondeur
de recherche, évaluation de la position) en sus de
représenter l'échiquier. J'ai
hésité un
temps avec le Scisys Turbo King, hébergeant le
même
programme (ou très proche), mais ce dernier est nettement
plus
coté (j'ai acheté le CC2150 60€), encore
plus rapide
avec un 6502 à 5Mhz (trop fort pour moi...) et je tenais
à inscrire une machine Tandy (Radio-Shack) dans ma
collection,
avec une pensée nostalgique pour mon vieux TRS-80.
Dans sept
dimensions sur douze, le Tandy Chess Champion 2150 talonne le Fidelity
Excellence, et le surpasse même
légèrement en calcul et tactique. Il est par
contre nettement plus faible en stratégie, en finales
théoriques et en aptitude à repérer
les menaces ; même si cette dernière dimension
reste de bon niveau. Il débute bien ses parties, mais
s'affaiblit ensuite et doit attendre des opportunités
tactiques pour contre-attaquer. Il est bien sûr logique
de le comparer au Saitek Turbo King II qui
intègre un programme proche, mais sensiblement plus rapide
(6502 à 5Mhz au lieu de 3 pour le CC 2150) : on peut
remarquer que ses points faibles (stratégie, finale,
attaque) ne progressent quasiment pas avec
l'accélération, et sont donc des faiblesses
intrinsèques au logiciel. La dimension qui
s'améliore le plus avec le gain en vitesse est la
capacité de calcul, ce qui est tout à fait
logique (même si une autre raison doit y contribuer : un
probable allègement de la fonction d'évaluation,
voir l'analyse du Turbo King II page suivante).
Saitek Blitz

Année :
1990
Programmeur : Julio Kaplan
CPU
: H8 @10Mhz
ROM
: 32Ko
Niveau Elo
: 1778 (1725
FIDE)
CMhz
: 6,5
Rperf
: 96%
KT
: 1441
Taille de case :
3,1cm
Lorsque
j'ai acquis le Blitz (achat pour 100€ sur "le bon coin" frais
de
port inclus, soit 86,25€ pour la machine complète
avec son
emballage d'origine) j'avais déjà quatre
échiquiers électroniques de Julio Kaplan, et huit
machines équipées de processeur H8... Mais pas de
Kaplan
sur H8 ! Il s'agit du seul de ses programmes sur ce
micro-contrôleur. Outre le Blitz, ce programme sera
implémenté dans le Saitek Prisma (sorti la
même
année) et dans le RadioShack Chess Champion 2150L (2 ans
plus
tard, avec son H8 cadencé à 8Mhz au lieu de 10).
Le
Prisma est une machine magnifique (voir ici pour
de belles photos), mais j'ai recherché le Blitz pour la
cohérence de son concept. Les forts programmes de Julio
Kaplan
sont réputés pour leur évaluation
sophistiquée, promesse de jeu de qualité ; au
prix de la
vitesse d'exploration de l'arbre des possibilités. Alors,
même si le programme se concentre sur les
séquences de
coups les plus prometteuses grâce à la
qualité de
son évaluation, il lui faut du temps pour analyser
correctement
une position. Pas franchement l'idéal pour une partie rapide
...
Alors pour justifier l'appellation "Blitz", le programme a
été adapté, probablement avec l'aide
de Craig
Barnes, avec une évaluation largement
allégée au
profit de sa vitesse ; et le tout nouveau H8 a
été retenu
(il vient d'apparaître sur le marché).
Résultat, le
programme analyse de l'ordre de 730 positions par seconde. Rien
d'exceptionnel, un GK2000 sur le même matériel est
deux
fois plus rapide avec son programme Morsch ... Mais comparé
aux
95 positions par seconde du programme complet version "B" sur le Tandy
2150 (6502
à 3Mhz), permettant d'estimer à environ 160
positions par
seconde la même version "B" sur le Saitek Turbo King (6502
à 5Mhz),
l'accélération est flagrante (le Turbo King II
version
"D+", quant à lui, analyse environ 310 positions par
seconde).
D'ailleurs, le catalogue
Saitek 1990 argumente : "le nouveau programme, puissant,
associé
à un tout nouveau processeur, en fait le plus rapide
solutionneur de problèmes d'échecs de toute notre
gamme".
Plus intéressant à mes yeux, il
résulte de cette
adaptation un jeu sensiblement différent, qui justifiait
d'intégrer ce programme à ma collection.
Après le
programme et le processeur, le plateau de jeu est le
troisième
élément adapté pour "blitzer" : plus
grand
(25x25cm, à comparer par exemple aux 20x20cm d'un Prisma ou
d'un
Turbo King) ce qui facilite la manipulation rapide des
pièces,
et surtout c'est un plateau auto-répondeur : il
détecte
automatiquement la présence des pièces et leur
mouvement,
sans qu'il soit besoin d'appuyer sur les cases, et il dispose d'une LED
par case pour communiquer ses coups (qui sont également
annoncés grâce à un afficheur LCD de 11
caractères). La technologie mise en oeuvre est originale :
basée sur l'effet Hall et non sur des switchs reed (lesquels
basculent de position ouverte ou fermée en fonction de la
présence d'une pièce,
équipée d'un aimant).
Ici, chaque case est dotée de deux
éléments
(boucles de cuivre) dont un joue le rôle
d'émetteur de
champ magnétique, et l'autre le rôle de
récepteur.
Les pièces sont équipées d'un anneau
métallique (non magnétique) et leur
présence sur
une case perturbe le champ détecté par le
récepteur. Et ça marche ! Les innovations sur cet
appareil ne s'arrêtent pas là : il fonctionne sans
aucun
clavier, d'où son look épuré.
L'interface de
commande utilise deux molettes discrètement
placées sur
le
côté droit. Une roue crantée de
sélection de
mode (level, options, game, info, ready, set-up), et une roue libre de
sélection de valeur (ou de fonction) dans le mode. Le mode
sélectionné est directement imprimé
sur la roue
crantée (et lisible par la petite fenêtre de
droite,
marquée "Menu") tandis que la roue libre contrôle
l'afficheur LCD de gauche, marqué "Data". La roue libre est
équipée d'aimants, leur passage devant deux
classiques
switchs reed permet au programme de détecter les mouvements
de
la roue, libre de contraintes mécaniques. Ce dispositif
inhabituel est très efficace et agréable dans
certains
modes nécessitant des actions
répétées, par
exemple pour la mise en place ou la vérification d'une
position.
Dans d'autres modes, il peine à convaincre : une touche
dédiée donne accès direct à
une fonction ;
alors qu'une molette de sélection n'offre qu'un
accès
séquentiel... Ce dispositif ne sera d'ailleurs plus
utilisé sur d'autres modèles. L'exemplaire que
j'ai
acheté avait un défaut à ce niveau :
il ne
détectait pas les changements de sens de rotation de la roue
libre. Cela n'empêchait pas de jouer, mais
réduisait
l'efficacité de la sélection (faute de "retour
arrière"), et la fonction de vérification de
position
n'était pas utilisable. Heureusement, les deux switchs reed
concernés étaient accessibles sans tout
démonter ;
après identification du coupable (à
l'ohmmètre)
j'ai pu le remplacer (par un modèle MKA14103, vendu par deux
pour 2,78€ soit moins de 5€ avec les frais de port !)
et mon
Blitz fonctionne désormais parfaitement.
Comme
le Turbo King II présenté page suivante, le Blitz
commence fort ses parties, avec un très bon niveau
de jeu
en sortie de bibliothèque d'ouvertures et en milieu de
partie.
Plus généralement, la parenté entre
les deux
programmes est flagrante, il suffit pour s'en convaincre d'utiliser la
fonctionnalité "Comparer avec". Ainsi, la relative faiblesse
du
Turbo King II en finale (tant théorique que pratique) se
retrouve ici ; encore accentuée du fait de la fonction
d'évaluation moins sophistiquée du Blitz. A noter
également, une force de calcul
légèrement
inférieure malgré le processeur 30% plus rapide ;
en
combinant cette information avec la meilleure identification des
opportunités de sacrifice, on peut deviner que le programme
du
Blitz est un peu moins sélectif que celui du Turbo King II,
procurant une vision plus large mais moins profonde.
Fidelity
Excellence

Année :
1985
Programmeur : Dan & Kathe Spracklen
CPU
: 65C02 @3Mhz
ROM
: 16Ko
Niveau Elo
: 1780 (1727
FIDE)
CMhz
: 3
Rperf
: 100%
KT
: 1441
Taille de case :
2,5cm
Acheté
neuf l'année de sa sortie avec l'une de mes
premières
paies, conservé jusqu'à ce jour, c'est mon jeu
d'échecs électronique de
référence. Quel
choc lorsque j'ai découvert son niveau de jeu, par
comparaison
à mon précédent Chess Challenger 7 !
Autant je ne
me rappelle pas avoir jamais perdu face au CC7, autant je ne me
rappelle pas avoir jamais gagné face à
l'Excellence...
Mais pas d'inquiétude, je lui trouve des adversaires
électroniques capables de le punir... Ah si, tiens,
à
force de jouer j'ai trouvé un bug dans sa
bibliothèque
d'ouvertures, l'Excellence perd un cavalier avec les blancs dans cette
séquence : 1.c4 e5 2.Nc3 Nf6
3.Nf3 Nc6 4.Nxe5?
bon d'accord, là je gagne, mais ce n'est pas
drôle. Cette
machine a été largement diffusée pour
son rapport
prix/niveau de jeu ; Fidelity a tiré les prix avec ce design
simplifié, avec des LEDs uniquement sur les
coordonnées. J'ai pu réaliser son test de
Khmelnitsky
grâce à son clône Fidelity Excel Display
3Mhz :
Dans ma
page d'introduction, j'évoquais le côté
"a
tough nut to crack" de cette machine : on le reconnait bien ici, avec
des points forts en ouverture et milieu de jeu, avec un bon jeu
positionnel (stratégie), elle vous offrira donc peu
d'ouvertures
a priori ; et son aptitude à repérer les menaces,
défendre et contre-attaquer tout en reconnaissant les motifs
tactiques saura punir toute initiative
inconsidérée. Par
contre, sa puissance de calcul reste un point faible, lié
d'une
part à l'ancienneté du processeur, d'autre part
à
l'approche essentiellement "force brute" du programme qui ne lui permet
pas d'explorer des lignes de jeu très en profondeur. Comme
pour
beaucoup d'échiquiers électroniques de cette
période, la force baisse en finale, l'approche
matérialiste ne favorise pas le choix de sacrifices, et le
programme n'est pas à l'aise pour attaquer (manque de plan
d'attaque). Il tend à capitaliser sur
sa solidité et
attendre vos propres erreurs. Lecture recommandée : la page
de
Scandien sur le
style des machines.
Systema
Challenge

Année :
1994
Programmeur : Gyula Horvath
CPU
: H8 @20/2Mhz
ROM
: 32Ko
Niveau Elo
: 1790 (1735
FIDE)
CMhz
: 6,5
Rperf
: 97%
KT
: 1474
Taille de case :
2,5cm
Encore
un jeu d'échecs électronique que j'ai
dû chercher
des mois, bien qu'il existe sous plusieurs variantes, soit une dizaine
de machines en tout, apparues de 1992 à 1996 : son jumeau
parfait Krypton Challenge ; et les clones CXG Sphinx (Accolade,
Concerto, Legend, Legend II), Excalibur (Avenger, Legend II), Krypton
(Comet, Regency). Les clones ont les mêmes
caractéristiques matérielles, le même
programme (ou
très proche), mais des formes de boîtier (et
marques !)
distinctes. J'ai donc choisi le Systema Challenge ... pour la seule
raison que c'est le premier que j'ai trouvé, au UK via eBay,
acquis complet avec son emballage d'origine et en bel état,
pour
37,08€ ! Anecdote : après ces mois de disette,
quelques
jours après l'achat, un autre Systema Challenge est apparu,
lui
aussi sur eBay UK... C'est pour son programmeur que je recherchais
l'une ou l'autre de ces machines : Gyula Horvath. Il est connu pour son
programme Pandix, commercialisé en 1993 pour PC sous le nom
de
ChessFriend, après avoir obtenu quelques titres (champion du
monde amateur en 1987, champion du monde en catégorie
logiciel
PC en 1988). Ces championnats n'avaient toutefois que peu de
participants (7) et Pandix a obtenu ces titres mineurs en terminant en
5ème place. Plus significative à mes yeux, et
contemporaine aux échiquiers électroniques qui
nous
intéressent, sa belle performance au 12ème
championnat du
monde d'échecs sur micro-ordinateur (Munich, 1993),
7ème
sur 28 en scorant le même nombre de points que Mephisto
Gideon,
Quest (Fritz expérimental), Kallisto et MChess ProX ! Avec
Hiarcs, The King et Mephisto Genius 2 sur le podium, que du lourd !
Après une dizaine d'années de pause, Gyula a
repris le
développement de Pandix en 2006, et est revenu à
la
compétition en 2009. Pandix a obtenu d'excellents
résultats en 2013 à Yokohama, notamment
vice-champion du
monde en catégorie logiciel (tous les participants sur le
même matériel) derrière Hiarcs et
à
égalité avec Junior. Cette belle saga sera
parachevée la même année, Pandix
étant
retenu comme le nouveau moteur de Fritz 14. Succéder
à
Frans Morsch, rien que ça... Le style de jeu de la version
32K
embarquée dans les divers clones a pour
réputation
d'être très positionnel, je l'ai même lu
traité de procrastinateur ! De fait, l'initiative n'est pas
son
fort ; et malgré la vitesse apportée par le H8
ses
capacités tactiques sont limitées. Un mode
analyse permet
d'afficher l'évaluation au cours de la réflexion,
il
n'est pas rare de constater que le Challenge ne réalise que
tardivement une variation de l'évaluation d'une position que
son
adversaire, de niveau pourtant équivalent, indique avec une
bonne paire de demi-coups d'avance. C'est particulièrement
vrai
en fin de partie, où il anticipe assez mal la course de
pions
vers une promotion. Il manque ici vraisemblablement un peu de code
spécialisé ; en plus d'un effet horizon assez
marqué en vitesse de jeu rapide. Cependant, sept
paramètres à la main de l'utilisateur permettent
d'ajuster son style de jeu ; et neuf styles
prédéfinis,
de très prudent à très agressif, sont
également proposés. En fait ce ne sont que des
combinaisons pré-réglées des sept
paramètres disponibles, le style et les
paramètres par
défaut procurant a priori le niveau de jeu le plus fort. Je
me
suis tout de même attaqué à la
passivité du
jeu en recherchant les paramètres susceptibles de l'influer,
et
pour cela j'ai utilisé le test
d'initiative de Ketterling.
Dans ce test, on joue de manière totalement passive
(typiquement, en restant autant que possible sur la position de
départ par des aller-retours d'un des cavaliers) et on
observe
le temps que met l'ordinateur à mater (on observe
également sa manière de se
développer). J'ai
initialement fait varier les paramètres candidats
à leurs
extrêmes (0 à 99), 10 étant la valeur
standard ;
pour savoir lesquels influent le plus, et dans quel sens les modifier.
Pour ce test, j'ai utilisé le niveau 7 (2s) afin de limiter
l'influence du calcul tactique :
Les
paramètres 4 et 5 (agressivité des blancs et des
noirs,
respectivement) sont ressortis comme ayant le plus d'effet favorable
sur l'initiative, et baisser leur valeur de 10 à 8 suffit
à dynamiser le jeu. Ensuite j'ai
contrôlé l'absence
d'effet néfaste sur le niveau de jeu en utilisant le test
Spacious_Mind (5 parties classiques, voir le Tiger Grenadier ci-dessous
pour plus d'infos). Puis j'ai
engagé
le Challenge avec ce paramétrage dans huit parties face
à
quatre adversaires de niveau Elo moyen 1773, face auxquels il n'a
marqué que 0,5 points sur 8 ! J'ai notamment
remarqué
qu'il privilégiait exagérement de positionner ses
tours
sur colonnes ouvertes (ou semi-ouvertes), qu'il jouait des clouages de
pièces sur la reine adverse n'apportant guère
d'avantage
durable, qu'il se laissait un peu trop facilement doubler ses pions
(accroissant sa faiblesse naturelle dans la fin de partie) et qu'il lui
arrivait de négliger des attaques dignes
d'intérêt
sur le roi adverse, faute d'en voir calculé l'effet tactique
à terme. J'ai donc ajusté les
paramètres
correspondants, soit, après quelques tâtonnements :
F1 (clouage sur la reine adverse) = 9, réduit de 10%
F2 (structure de pions autour du roi) = 10, inchangé
F3 (attaque sur le roi) = 12, augmenté de 20%
F4 et F5 (agressivité blanc et noir) = 8, comme vu
précédemment
F6 (pions
doublés) = 11, augmenté de 10%
F7 (tours sur colonnes ouvertes ou semi-ouvertes) = 9,
réduit de 10%
J'ai
validé cette configuration via le test Spacious_Mind, elle
obtient près de 60 points Elo de plus que le
paramétrage
par défaut, avec une répartition
intéressante :
pour quatre des parties sur cinq, le score est supérieur, et
le
seul score inférieur ne l'est que de moins de 30 points.
J'ai
enfin rejoué les 8 parties face aux mêmes
adversaires, le
Systema Challenge a cette fois scoré 4 points sur 8 ; soit
une
performance égale à la moyenne des adversaires
(1773). Et
le style de jeu m'a cette fois paru plus
équilibré et
naturel. Paramétrage validé !
Le format
quant à
lui n'appelle que peu de remarques, les cases et touches sont de
sensibilité correcte, et les petites LEDs de
coordonnées
viennent en renfort d'un afficheur LCD un peu petit et mal
placé, loin des yeux et trop profondément
encastré. Il permet toutefois de naviguer dans les
différentes fonctions, et d'afficher en mode rotatif des
informations sur la réflexion en cours (principale variante,
score, temps de réflexion). A noter une fonction originale :
"Why Not?" qui permet d'afficher la réfutation
prévue par
le programme sur un coup qu'il n'a pas retenu.
Test
de Khmelnitsky : le profil de savoir-faire
échiquéen est relativement proche de celui du
Fidelity Excellence, légèrement moins bon en ce
qui concerne les finales théoriques et la
stratégie, par contre un peu plus fort en tactique et
contre-attaque. Comme l'Excellence, c'est un programme de type "force
brute" (stratégie "A" selon Shannon) : il
n'étend pas sa recherche sélectivement, ce qui
limite sa capacité à calculer en profondeur. J'ai
rejoué chaque position du test avec le
paramétrage établi ci-dessus, le score global
baisse légèrement (-33 points, soit exactement le
même score que celui de l'Excellence, 1441). Ce n'est pas
inattendu, le paramétrage standard étant en
principe le plus fort ; 7 dimensions perdent des points, 4 sont
inchangées, et une seule progresse : la stratégie
(+127 points, tout de même !). Après l'analyse des
100 positions du test, je peux dire que les variations de notes
dûes au paramétrage sont restées
faibles, de l'ordre de 5 à 15 centièmes de pion
la plupart du temps ; et n'ont fait de différence que dans
des positions encore riches en matériel (de la sortie des
ouvertures au début du milieu de partie).