temps maussade à CosnesRassemblement de Printemps à La Bourboule

Dernier week-end de mars - environ 440 km pour descendre tout droit de ma région parisienne (près de Créteil) ; j'allonge le week-end avec deux jours de congés. Le Ranger juste sorti de révision est tout émoustillé à l'idée de retrouver les petites routes de montagne et ses camarades à bloc de l'Est. Comme bien souvent, je pars le vendredi midi pour camper aux deux tiers du chemin, vers Charenton du Cher (entre Bourges et Montluçon) après avoir longé la Loire par le Sancerrois. La météo est maussade, pas froide (11 à 12°) mais avec des gouttes de pluie éparses que supportent bien les bottes fraîchement graissées et la veste en coton huilé, et un vent fort assez défavorable ; pour soulager le moteur constament à l'effort je limite ma vitesse autour de 70 à 75 km/h. Pour planter ma canadienne, j'explore un chemin gras et défoncé d'ornières de tracteur ; craboté, le Ranger monte vaillament jusqu'à quelques taillis et haies au sommet d'une colline déserte. Le lieu est très isolé et parfait pour camper discrètement, en revanche le vent y souffle avec force et le crachin tourne à la pluie franche tandis que je monte ma tente. Une dizaine de minutes sous l'abri suffiront pour voir revenir une éclaircie et me permettre de réchauffer une bonne portion de lapin chasseur (c'est bon pour se retaper, y'a des patates dedans ...). en camping
Le vent est tombé pendant la nuit, il fait très beau le matin mais froid (2°). Je reprends la route tôt, pour profiter des belles petites routes du Massif Central, au sortir de Montluçon en passant par Marcillat, Pionsat, St Gervais, Pontaumur, Gelles. Sur le trajet, Laschamp, lieu d'une précédente et mémorable hivernale de l'Amicale Dniepr - Oural de France. Le froid est vif dans ces hauteurs, et la neige apparait sur les sommets et certains bords de route. Le Ranger tourne magnifiquement, un vrai velours comme l'a commenté sobrement Eric, le mécano de Trophy. Le flat Russe aura tout de même têté 9,55 litres aux cent km dans le vent la veille, puis 8,8 litres sur les petites routes de montagne.

Pour un aperçu du rassemblement, je propose une petite page et des photos ici.

Je reviens au sujet - le Ranger Oural dans ses oeuvres - avec un départ le dimanche matin sous un beau soleil et une température qui s'avèrera très douce. Avec JC (BMW R1200 GS Aventure) et Pierre (Ranger gris), nous sommes trois à remonter en région parisienne, et mon road-book par les petites routes tente mes compagnons malgré leur timing plus serré que le mien. Banco, on monte un petit convoi et je passe devant pour assurer la navigation. Cette fois, le vent quoique léger souffle dans le bon sens, l'Oural prend aisément 80km/h dans les bouts droits, à l'oreille et à l'absence de vibrations je sens nettement que le flat n'est même pas en charge. Parfait, voilà qui va nous aider à atteindre la région parisienne en soirée. Pierre confirmera avoir eu les mêmes sensations de fonctionnement onctueux, révélateur d'une consommation économique - 7,6 litres/100 pour ma part pour ce trajet par les petites routes, incluant la ballade de la veille autour de La Bourboule. Il fait doux, plein soleil, à déhancher pour tenir le side en solo sur les petites routes de montagne j'en arrive même à avoir trop chaud !

Cela n'allait toutefois pas durer, approximativement à la mi-parcours vers Nevers le ciel se couvre de plus en plus, à l'occasion d'une halte nous enfilons nos tenues de pluie. La graisse sur les bottes et la wax sur le coton c'est bien, mais pas suffisant pour ce qui se prépare devant nous ; j'ajoute une surveste et un pantalon cirés, et des surbottes. Bien vu, la pluie n'allait plus nous lacher jusqu'à l'arrivée ! Selon les endroits, il fait entre 7 et 9°, mais avec la pluie on souffre nettement plus du froid que lors du trajet en montagne. Le vent ne nous est plus tellement favorable, mais je m'accroche aux 80 km/h de croisière, pour ne pas trop faire durer la punition sous la pluie ; ma consommation remonte à 8,5 litres/cent. Curieusement, le Ranger gris de Pierre qui fait le plein en même temps que moi a consommé un litre de moins ... il est vrai que mon sac et ma tente sur le porte-bagages au-dessus de la roue de secours n'améliorent pas le Cx, Pierre descendu d'une traite à La Bourboule est moins chargé. Depuis la fin des petites routes et le retour sur la N7 après Cosne-Cours sur Loire, JC a remis du gaz sur sa belle béhème pour abréger son retour vers l'Essonnes ; après un café bienvenu vers Souppes-sur-Loin Pierre bifurque vers l'autoroute et je finis le trajet par la nationale.
Dans la circulation de plus en plus dense et le brouillard d'eau levé par les voitures, le Ranger ne prend plus bien ses tours, mais s'entête à tracter courageusement ses 80 km/h. Sous la flotte sur les rond-points gras de la région parisienne, je dérive souvent des trois roues aux changements de cap, je m'amuse bien à voir les autos, habituellement cul-à-cul, soudain me laisser respectueusement plus de distance ... Après une dizaine d'heures de trajet ce dimanche, et 910 km sur trois jours, le Ranger retrouve l'abri de son parking, il a dépassé 13000 km. Le niveau d'huile est resté au maxi, et elle est bien translucide, jaune d'or à peine ambré ... parfait, tout va bien !

Bol d'Or Classic 2008

Tibono au BOC 2008Le Boc a lieu du 11 au 13 avril, sur le circuit de Nevers Magny-Cours. Départ le vendredi en fin de matinée, environ 240 km pour camper le soir sur le circuit : j'ai tout mon temps, il fait beau, je me ballade à 70 km/h. Sachant que le vent est favorable, de 3/4 dos, le Ranger "pète" un score de consommation : 6,8 l/100 constatés lorsque je ravitaille à Cosnes, c'est la première fois qu'il descend sous les 7 litres !  Au retour, cool également mais vent un peu moins favorable, il consommera 7,2 litres, ça reste très très raisonnable.

J'aurai l'occasion de bien m'énerver sur le trajet aller : je constate, chose pas franchement inhabituelle, un petit défaut dans le circuit électrique : le feu stop ne réagit pas au freinage. Hop, le tournevis est in ze pocket, je le dégaine et démonte l'optique arrière, il me suffit de bouger un peu l'ampoule et ça refonctionne. Je remonte et commence à visser le bloc quand je remarque, au sol, le petit insert translucide blanc servant à éclairer la plaque d'immatriculation : il s'est carapaté de son logement. Je retourne le bloc feu rouge pour le remettre en place, je repositionne le tout, je m'apprête à revisser ... il manque une des deux vis ! Dix secondes plus tôt elle était là, je n'ai absolument pas bougé de place, et pourtant je ne la retrouve pas à mes pieds ! Sur le bas-côté de la route, je fouille environ un mètre carré pendant dix bonnes minutes sans succès. Je trouve deux fois le même lombric, deux ou trois fois le même morceau de coquille d'escargot, des petites merdes minuscules mais de vis, point.  Je vérifie les plis de mon bas de pantalon, je défais mes mini-chaps ... rien ... Pourtant la vis ne peut pas être ailleurs que sur ce minuscule espace. Je ne repartirai pas sans ! J'arrache l'herbe touffe après touffe, après avoir défriché la zone sur une quarantaine de cm elle est là ... Moralité, ne jamais bricoler au-dessus de l'herbe (ni près d'une bouche d'égout en ville) !

Une fois la canadienne plantée derrière le virage Adélaïde, j'occupe le vendredi soir en ballade dans le village qui s'installe. Chouette moment pour faire des photos, la lumière est belle, il n'y a pas encore beaucoup de monde autour des bécanes intéressantes, et les exposants sont très disponibles pour parler de leurs motos en ce début de week-end. Je ne suis pas seul à profiter du moment pour des photos, je croise Marco (notre ami journaliste et dessinateur, amateur d'Enfield et de 2CV) en chasse aux motos classiques voire mythiques ! Un peu plus loin, aidant à monter la tente du Benelli Club de France, je retrouve Jean-Marie, amicaliste qu'on voit habituellement avec son Dniepr à moteur BMW, qui me présente une belle Tornado similaire à la sienne, sa première moto qu'il possède encore.

La nuit sera belle, étoilée, mais vraiment fraîche ; 3° mini le matin d'après les relevés météo du journal local. Equipé trop léger, j'aurai bien froid sous la tente, Jean-Marie aussi n'a pris qu'un sac de couchage d'été et ça n'a pas suffi. Le samedi la météo alterne rapidement du temps couvert, quelques ondées brèves, parfois un trou dans les nuages laisse passer le soleil qui réchauffe bien agréablement quoique brièvement.

Je suis content de trouver à la brocante un bon gros interrupteur qui devrait pouvoir remplacer celui d'origine dans le side, pour le phare à main, que je dois secouer de plus en plus brutalement pour parvenir à faire contact. Je monte le nouvel interrupteur l'après-midi, mais ça ne fonctionne pas. Quand j'ai dévissé l'ancien interrupteur, des cosses se sont défaites avant que j'aie pu repérer suffisament le cablage ; j'ai dû me gourrer. Je repère le circuit au multimètre : aïe, je n'ai de 12V sur aucun des câbles. En mode ohmmètre, je vérifie les continuités, je découvre que le  fil rouge va à la masse, le bleu vers le + de la batterie ... grrr ... en standard, c'est le rouge qui devrait marquer l'arrivée du jus, non ? Bon de toutes façons c'est ma faute, j'aurais dû commencer par sortir le multimètre et vérifier avant de toucher. Quoiqu'il en soit le 12V devrait être sur le câble bleu, et là il ne donne plus rien. Tout le reste de l'électricité fonctionne, les fusibles dans la boîte sont ok, je me rassure en démarrant et vérifiant que la batterie reçoit toujours un voltage suffisant pour la charge : tout le circuit électrique est bon, hormis ce fil bleu. Seul un tronçon de ce fil sous le réservoir échappe à mon contrôle, je démonte la selle pour avoir la place de sortir un peu le réservoir, bingo : planqué là-dessous, le fil inclut un fusible dans un tube vissé, évidemment le fusible a grillé ! Je le remplace, je remonte l'interrupteur (en réfléchissant, cette fois !), je reconnecte ... je retiens ma respiration, je bascule l'interrupteur ... miracle, le phare à main s'allume ! Fin du stress, d'autant que, bien évidemment, des badauds tournent depuis quelque temps autour de la machine, certains amusés, d'autres solidaires, et quelques autres plus narquois envers la fiabilité Russe ; ça n'aide pas à raisonner calmement pour faire un montage électrique, et j'aurais été vexé de ne pas y arriver.

Le soir, a lieu la première manche du BOC, le début de course est magnifique avec un chassé-croisé haletant entre la Kawa Performance de Christian Haquin (associé à Gilles Hampe) et la Guz Le Mans de Christophe Charles-Artigues, lequel aura le dernier mot. Le reste de la meute est relativement loin derrière ; la Guzzi (au guidon partagé avec Laurent Sleurs) emporte la manche et seul l'équipage expérimenté associant Jean-Claude Chemarin à Eric Laléouse viendra intercaler une seconde Kawa Performance dans le trio de tête.

La nuit de samedi à dimanche sera nettement moins froide, grâce à la couverture de nuages qui s'installe sur la Nièvre ; malheureusement le revers de la médaille sera un dimanche de plus en plus arrosé par des pluies intermittentes mais fréquentes, la situation empire en milieu de journée et je décide de rentrer sans attendre la seconde manche du BOC (*), après avoir tout de même profité du spectacle des nombreuses séries de démonstration. La pluie sera quasi permanente sur la route du retour, allant de la saucée orageuse à quelques gouttes éparses selon les passages. Dans cette adversité l'Oural se comporte de manière exemplaire, pas la moindre pétouille, il tourne comme une horloge. A l'approche de la région parisienne et de sa circulation plus dense, je vérifie mon stop : hors service ... cette fois, je m'arrête sur un bout de bitume, je fais attention à ne rien perdre, je gratte de la pointe du tournevis les zones de contact des lamelles cuivre et de l'ampoule, je remonte, ça fonctionne : la routine, quoi ...

Des photos ? C'est par là !

(*) p.s. : Chavanne et Hubin remportent la seconde manche (Yamaha OW31) pour finir 3èmes au général, la Moto Guzzi de Sleurs et Charles-Artigues remportant le classement général devant la Kawa de Haquin et Hampe.

Les Coupes Moto Légende 2008

Fin mai, retour sur le circuit de Dijon-Prenois. Pas de préparation hormis le contrôle du niveau d'huile et de la pression des pneus ; 600km à faire aller-retour et petits trajets sur place compris. L'Oural tourne impeccablement, comme toujours autour de 70/80 km/h selon mon humeur. Aucun incident technique si minime soit-il, et aucune consommation d'huile mesurable. Seules les gommes des pneus mixtes Russes fatiguent, l'avant d'origine a dépassé 14.000km ; la roue arrière en a 4.500, soit le même kilométrage qu'a fait celle maintenant reléguée en roue de secours, et la roue du side a 9.000km. Tous les pneus sont désormais usés approximativement aux deux-tiers, et bons à changer sous peu.

J'ai une excellente surprise à l'entrée du circuit, alors que je m'apprêtais à me garer sur le parking moto extérieur : un gars de l'organisation me fait signe et m'explique : "je vois bien que ce n'est pas une vraie ancienne, mais tu peux entrer ; d'autant que tu as les cylindres dans le bon sens". Voilà qui est sympa et rassurant, mais l'explication du bon sens des cylindres est que ... le gars est membre éminent du BMW Club de France ! Et comme je n'ai pas encore acheté le billet d'entrée, pour faire bonne mesure il me donne une entrée gratuite ! Merci, merci !

Pour la suite à l'intérieur du circuit, mieux que des mots je propose des photos ... Avec, au choix, la ballade aux Coupes avec les motos qui ont attiré mon objectif, et quelques moments avec l'Amicale.



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